L'inflation de la zone euro dépasse l'objectif de la Banque centrale pour la première fois depuis des mois

Le taux d'inflation annuel dans la zone euro a bondi à 2,1 % en août, dépassant ainsi l'objectif fixé par la Banque centrale européenne à 2 % pour la première fois depuis avril dernier.
La lecture préliminaire, qui a dépassé les attentes des économistes dans une enquête menée par "Reuters" qui prévoyait 2 %, a montré une stabilité de l'inflation de base à 2,3 %, le même niveau qu'en juillet, sachant que ce critère exclut les prix des biens les plus volatils tels que les aliments, l'énergie, l'alcool et le tabac.
Dans d'autres détails, l'inflation des prix des services, un indicateur suivi de près, a légèrement diminué à 3,1 % en août par rapport à 3,2 % le mois précédent.
Suite à l'annonce des données, l'euro est resté presque stable après avoir été faible avant leur publication, enregistrant une baisse de 0,5 % au cours des transactions d'aujourd'hui pour atteindre 1,165 dollar.
Cela survient à un moment où les décideurs de la politique monétaire de la Banque centrale européenne affichent des positions divergentes, après avoir adopté une approche de "wait and see" lors de leur dernière réunion en juillet, en maintenant les taux d'intérêt inchangés à 2 %. La banque avait précédemment réduit les coûts d'emprunt de moitié par huit étapes commencées en juin 2024.
Les opérateurs ont réduit leurs attentes concernant d'éventuelles réductions supplémentaires des taux d'intérêt depuis que l'Union européenne a signé un accord commercial avec les États-Unis à la fin juillet. Les contrats dérivés, selon les données de "Reuters", indiquent que les chances d'une nouvelle baisse d'un quart de point d'ici mars sont désormais équilibrées à 50-50.
Récemment, les décideurs de la Banque centrale européenne ont envoyé des signaux divergents concernant les risques d'inflation. D'une part, Olli Rehn, gouverneur de la Banque centrale de Finlande, a déclaré dans une interview au "Financial Times" pendant le week-end que les risques d'inflation "tendent vers le côté négatif", faisant référence à "la baisse des prix de l'énergie, la force de l'euro et la diminution des pressions inflationnistes dans le secteur des services".
En revanche, Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a déclaré à Reuters mardi que "l'équilibre des risques" tend désormais "vers le côté positif", reflétant une incertitude entourant le parcours futur de l'économie.