L'Égypte et le Soudan : Le barrage de la Renaissance éthiopienne "en violation du droit international" et menace la stabilité de la région

L'Égypte et le Soudan ont répondu en émettant une déclaration conjointe sur les propos du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed concernant le barrage de la Renaissance, affirmant que le projet "en violation du droit international" a "des conséquences graves pour les deux pays en aval", et qu'il représente "une menace continue pour la stabilité de la situation dans le bassin du Nil oriental".
La réponse est venue quelques heures après qu'Abiy Ahmed a déclaré s'attendre à ce que le barrage génère des revenus de "un milliard de dollars par an", appelant à une coopération de l'Égypte et du Soudan.
La déclaration a été émise lors de la réunion de la "mécanisme consultatif 2+2" des ministres des Affaires étrangères et de l'Irrigation des deux pays, qui s'est tenue mercredi au ministère des Affaires étrangères égyptien. La réunion a discuté des développements actuels concernant le dossier du Nil et du suivi de l'exécution des accords conclus lors de la première série de réunions tenues en février dernier.
Les deux parties ont convenu, selon la déclaration, de "la nécessité d'assurer la sécurité de l'eau pour les deux pays en aval du Nil, et de travailler ensemble pour préserver les droits et l'utilisation des ressources en eau des deux pays dans leur intégralité, conformément au cadre juridique régissant le Nil dans le cadre du principe de communauté d'intérêts communs et d'égalité des droits, conformément au droit international et à l'accord de 1959 conclu entre les deux pays".
La déclaration a souligné "leur intention de coordonner et d'harmoniser complètement leurs positions dans divers forums régionaux et internationaux", en insistant sur le fait que "la sécurité de l'eau soudanaise et égyptienne est une partie indivisible". Les deux pays ont "réaffirmé leur rejet total de toute action unilatérale dans le bassin du Nil oriental qui pourrait nuire à leurs intérêts en matière d'eau".
Il convient de noter que le Premier ministre éthiopien avait déclaré lors d'une rencontre avec des médias officiels lundi : "Il s'attend à un milliard de dollars de revenus par an du barrage", précisant que "ces revenus seront investis dans d'autres projets", et qu'Addis-Abeba "compte établir d'autres projets similaires au barrage de la Renaissance au cours des cinq, dix ou quinze prochaines années".
Le projet du barrage de la Renaissance a été lancé en 2011 avec un budget de 4 milliards de dollars, et est considéré comme le plus grand projet hydroélectrique en Afrique, avec une largeur de 1,8 kilomètre et une hauteur de 145 mètres. L'Éthiopie considère que le barrage, dont la capacité de stockage atteint 74 milliards de mètres cubes d'eau, est "essentiel pour répondre à ses besoins en électricité", car il peut générer plus de 5000 mégawatts, soit le double de la production actuelle du pays.