Tchad : adoption de modifications constitutionnelles élargissant les pouvoirs du président et prolongeant son mandat

Dans une démarche ayant suscité un large débat politique, l'Assemblée nationale du Tchad a, ce lundi, approuvé de nouvelles modifications constitutionnelles permettant au président Mahamat Idriss Déby de rester au pouvoir pour des périodes illimitées, avec un prolongement de la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans.

Ces modifications sont intervenues après une série de transformations politiques dans le pays, débutant avec l'accession de Déby au pouvoir en 2021, succédant à son père, le président défunt Idriss Déby, qui a été tué lors d'une inspection des troupes militaires dans le nord du pays.

Après trois années de régime militaire, des élections présidentielles ont eu lieu en mai 2024, suivies d'élections parlementaires en décembre, au cours desquelles le parti au pouvoir a obtenu la majorité des sièges.

Le président de l'Assemblée nationale, Ali Kolotou Tchami, a annoncé que les modifications ont été adoptées à une écrasante majorité de 171 voix pour, avec un seul membre s'abstenant, sans aucune objection officielle. Le projet doit être soumis au Sénat le 13 octobre pour un vote final, avant d'être signé par le président pour devenir loi.

Les modifications incluent également des réformes institutionnelles telles que l'harmonisation des mandats des organes élus et la création d'un poste de vice-premier ministre, au milieu des critiques de l'opposition qui estime que cette démarche consacre la concentration du pouvoir et affaiblit la pluralité politique.