La ville de Jarmana, dans la banlieue de Damas, connaît aujourd'hui, dimanche 2 mars, un calme prudent après plusieurs incidents de sécurité survenus au cours des deux derniers jours, entre des factions locales et les forces de sécurité publique du gouvernement intérimaire, exacerbés par des déclarations "israéliennes" promettant de défendre Jarmana.
Selon des sources locales, "le cheikh Laith al-Bal'ous et le cheikh Suleiman Abdel Baqi, ainsi que plusieurs factions de Sweida, sont arrivés à Jarmana, où des négociations ont eu lieu entre eux et le gouvernement intérimaire. Les chefs de la communauté druze se sont engagés à remettre les personnes impliquées, dans le but de contenir la situation."
Les tensions ont commencé vendredi soir 28 février, suite à une altercation entre un groupe de la famille Qablan de Jarmana et d'autres venant de l'extérieur de la ville, sur la place des épées, ce qui a entraîné des blessures chez un membre du premier groupe, qui a été transporté à l'hôpital al-Mujtahid à Damas.
À l'hôpital, des échanges verbaux ont eu lieu entre les accompagnateurs du blessé et des éléments de la sécurité publique, qui ont dégénéré en une bagarre, se terminant par l'arrestation des accompagnateurs et leur transfert au poste de Salhiya. Parallèlement, des informations contradictoires et des rumeurs sur l'incident ont circulé, ce qui a intensifié les tensions à Jarmana, où les groupes communautaires se sont mobilisés et ont réactivé les barrages à ses entrées.
Les tensions se sont accrues après que des nouvelles ont atteint Jarmana concernant une attaque à balles visant une délégation de la ville dans la région des Migrants, alors qu'elle se dirigeait pour traiter le cas de l'arrestation des accompagnateurs du blessé.
Dans ce climat tendu, un conflit a éclaté au barrage de l'arc, l'une des entrées de Jarmana, sous la responsabilité d'un groupe communautaire, entre les éléments du barrage et deux personnes dans un véhicule militaire. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, les deux individus appartiennent au ministère de la Défense. Le conflit a rapidement dégénéré en échanges de tirs, entraînant la mort de l'un des deux et la capture de l'autre.
Un autre groupe communautaire a également encerclé le poste de police de la ville, récemment activé par le ministère de l'Intérieur, avec l'accord des acteurs sociaux et religieux de la ville. Ce groupe a expulsé les éléments du poste après les avoir désarmés.
Il convient de noter que Jarmana se trouve à 3 km du centre de la capitale Damas, et qu'elle est majoritairement habitée par des Druzes, ce qui la lie étroitement à la province de Sweida.