Le Canada réévalue ses relations avec Israël et se dirige vers la reconnaissance de l'État de Palestine
La ministre des Affaires étrangères canadienne, Anita Anand, a annoncé que son pays évalue ses relations avec Israël à la suite de l'attaque israélienne contre le Qatar, qui a visé des dirigeants du Hamas. Sa déclaration est intervenue en réponse à une question sur la possibilité que le Canada emboîte le pas à la Commission européenne en suspendant certaines mesures commerciales avec Israël.
Anand a confirmé dans des déclarations en marge d'une réunion du parti libéral au pouvoir : "C'est une violation de l'espace aérien qatari... à un moment où le Qatar essaie de travailler pour la paix". Lorsqu'on lui a demandé si le Canada envisageait d'imposer des sanctions, elle a répondu : "Nous continuerons à évaluer nos prochaines étapes".
La ministre a également révélé que le Canada envisageait de reconnaître officiellement l'État de Palestine, s'attendant à ce que cela se fasse lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à la fin septembre. Elle a ajouté : "Nous sommes désireux d'être sur la bonne voie pour reconnaître officiellement la Palestine".
Anand a souligné que la priorité de son pays est "de travailler pour la paix au Moyen-Orient", avec l'importance de résoudre rapidement la crise humanitaire à Gaza.
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a condamné le raid aérien israélien d'hier, le qualifiant d'"expansion inacceptable de la violence". Il a déclaré sur la plateforme "X" : "Le Canada condamne les frappes israéliennes au Qatar, elles constituent une expansion inacceptable de la violence et une violation de la souveraineté du Qatar".
Il a ajouté : "Quelles que soient ses intentions, ces attaques représentent un grave danger d'escalade du conflit dans toute la région et mettent directement en péril les efforts pour promouvoir la paix et la sécurité, garantir la libération de tous les prisonniers et parvenir à un cessez-le-feu durable, des efforts dans lesquels (l'émir du Qatar) Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani joue un rôle extrêmement constructif".
De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a condamné les frappes israéliennes, les qualifiant de "violation flagrante" de la souveraineté qatarie et du droit international. Il a averti que cette frappe est "un acte visant à saper les efforts internationaux" pour la paix, conduisant à une "nouvelle escalade" au Moyen-Orient.
La Chine a également fermement condamné les frappes, appelant par l'intermédiaire d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, à la reprise des négociations pour mettre fin à la guerre, déclarant : "La Chine est profondément préoccupée par l'escalade des tensions dans la région". Il a exprimé son mécontentement face aux actions de "certaines parties" qui entravent les négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
En revanche, l'Allemagne a exprimé son inquiétude face à la violation de la souveraineté du Qatar, tout en réaffirmant son soutien indéfectible à Israël. Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré : "Vous connaissez notre position fondamentale envers l'État d'Israël, rien n'a changé".
