Un site interactif documente les atrocités des prisons d'Assad et transforme Saydnaya en archive de la mémoire

Le 30 août, qui coïncide avec la Journée internationale des personnes disparues et des personnes détenues de manière arbitraire, un rapport du journal britannique "The Economist" a mis en lumière le lancement d'un nouveau site web interactif nommé "Musée des prisons de Syrie", visant à documenter les violations subies par des milliers de Syriens dans les centres de détention, en particulier la tristement célèbre prison de Saydnaya.

Le site, créé par un groupe de journalistes et d'activistes, propose une expérience numérique douloureuse et réaliste, racontant les détails de la torture et de la répression exercées par l'ancien régime sur les détenus, et présente des témoignages vidéo de survivants, ainsi que des documents illustrant les termes utilisés pour décrire la mort des prisonniers, en plus d'une visite virtuelle à l'intérieur des chambres d'exécution.

Selon le rapport, la prison de Saydnaya représentait la dernière étape du parcours de détention politique, car elle s'est transformée au cours des 14 dernières années en un centre d'exécutions de masse, où l'exécution se faisait souvent par pendaison aux premières heures du matin, et en cas de surpopulation, on recourait à des coups ou à l'étouffement jusqu'à la mort.

Le journal a souligné que cette initiative numérique représente un archive criminelle et un mémorial vivant, permettant aux visiteurs, des familles des disparus aux défenseurs des droits humains et aux historiens, de prendre connaissance de l'ampleur des violations, dans une démarche qui pourrait ouvrir la voie à une responsabilité historique longtemps attendue.