L'armée soudanaise rejette le "gouvernement de paix et d'unité" et menace de faire échouer son projet

L'armée soudanaise a qualifié l'annonce de la formation d'un "gouvernement parallèle" par une coalition dirigée par les Forces de soutien rapide de "tentative désespérée de légitimer un projet criminel", s'engageant à contrecarrer toute tentative de division du pays.
Cela fait suite à l'annonce d'une coalition soutenue par les Forces de soutien rapide, samedi, de la formation d'un "gouvernement de paix et d'unité", dirigé par Mohamed Hassan Eltaishi, lors d'une conférence de presse à Nyala, capitale de la région du Darfour contrôlée par les forces rebelles.
Le porte-parole de l'armée soudanaise, Nabil Abdallah, a affirmé dans un communiqué publié par les forces armées sur Facebook que "l'armée, avec l'aide du peuple, contrecarrera l'agenda du gouvernement parallèle et de ses partisans", considérant que l'objectif réel des Forces de soutien rapide est "de s'emparer du pouvoir, ce que nous n'autoriserons pas".
La coalition a également révélé la formation d'un conseil présidentiel composé de 15 membres, présidé par le commandant des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dagalo (connu sous le nom de Hemeti), et son adjoint Abdelaziz Al-Hilu, chef du Mouvement populaire - Nord, qui contrôle des parties du Soudan du Sud. Le conseil comprend également des personnalités politiques, d'anciens responsables et des gouverneurs locaux, dont Al-Hadi Idris, nommé gouverneur du Darfour, créant ainsi une situation concurrentielle avec le gouverneur loyal à l'armée, Minni Arko Minawi.
Selon un responsable des Forces de soutien rapide qui a parlé à l'Agence France-Presse sous condition d'anonymat, Eltaishi commencera immédiatement à former son nouveau gouvernement.
Les Forces de soutien rapide et les blocs politiques qui leur sont favorables ont signé en mars dernier une "charte de transition" prévoyant l'établissement d'un État fédéral divisé en huit régions, et se sont mis d'accord en février lors d'une réunion au Kenya pour former un gouvernement pour un "nouveau Soudan", selon leurs termes.
De son côté, les Nations unies ont mis en garde contre le fait que cette démarche pourrait accroître les divisions et compliquer les efforts diplomatiques visant à mettre fin à la guerre qui a éclaté en avril 2023, provoquant l'une des pires catastrophes humanitaires mondiales, selon les rapports de l'organisation internationale.
Les rapports ont souligné le déplacement de millions de personnes et l'effondrement des services de base, de la santé à l'eau, ainsi que la mort de dizaines de milliers de personnes depuis le début du conflit.