Retrait des armes lourdes et négociations secrètes.. Évolutions de la crise dans le sud de la Syrie

Un responsable militaire syrien a révélé, mardi, que les forces syriennes avaient retiré leurs armes lourdes du sud du pays, dans un développement qui coïncide avec des négociations signalées concernant de nouveaux arrangements de sécurité pour la région.
Le responsable militaire _qui a préféré garder l'anonymat auprès de l'agence "France Presse"_ a déclaré : "Les forces syriennes ont retiré leur armement lourd du sud syrien", précisant que "l'opération a commencé il y a deux mois, suite aux violences survenues à Sweida, au cours desquelles Israël a ciblé des installations officielles à Damas et des véhicules des forces gouvernementales après leur déploiement dans la province à majorité druze".
D'autre part, une source diplomatique à Damas a indiqué que "le retrait de l'armement lourd a concerné la région sud du pays jusqu'à environ 10 km au sud de Damas". La source a également révélé qu"une rencontre israélo-syrienne se tiendra à Bakou le 19 septembre".
Ces évolutions surviennent à la suite des déclarations du ministre syrien, où le ministre des Affaires étrangères syrien, Asaad al-Shabani, a expliqué lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue jordanien Ayman Safadi et l'envoyé spécial américain en Syrie, Tom Brack, que la signature de l'accord concernant Sweida a été soutenue par la Jordanie et les États-Unis.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères jordanien a accusé Israël de "chercher à diviser la Syrie", tout en précisant en même temps que "cette feuille de route répond également aux besoins de sécurité d'Israël".
Dans un contexte connexe, le président syrien Ahmad al-Shara a révélé la semaine dernière que "Damas mène des négociations avec Israël pour parvenir à un accord permettant le retrait des forces israéliennes des zones qu'elles ont occupées après la chute du régime précédent". Al-Shara a déclaré dans une interview à la télévision officielle : "Nous sommes maintenant en phase de négociations et de discussions".
Il a ajouté qu'Israël "a considéré qu'avec la chute du régime, la Syrie était sortie de cet accord", en référence à l'accord de désengagement, bien que "Damas ait montré dès le premier instant son engagement" envers celui-ci. Il a poursuivi : "Nous négocions maintenant un accord de sécurité afin qu'Israël revienne à ce qu'il était avant le 8 décembre".
Il convient de noter que ces évolutions se produisent sur fond d'opérations militaires israéliennes dans la région, où les forces israéliennes ont avancé dans la zone tampon démilitarisée du Golan syrien, établie en vertu de l'accord de désengagement de 1974. Israël a également mené des centaines de frappes aériennes sur des sites militaires syriens, affirmant que son objectif est d'empêcher les nouvelles autorités de s'emparer de l'arsenal de l'ancien armée, et a annoncé à plusieurs reprises avoir mené des opérations terrestres et arrêté des suspects d'activités "terroristes" dans le sud syrien.
En référence à la demande israélienne, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué à la fin du mois dernier (août) que son gouvernement "menait des contacts pour faire du sud syrien une zone démilitarisée".
Il est à noter qu'Israël et la Syrie n'ont pas de relations diplomatiques, et les deux pays sont officiellement en état de guerre depuis 1948, bien que les deux parties aient eu des rencontres parrainées par les États-Unis au cours de la période précédente.