Volker Türk dénonce le "meurtre en masse" à Gaza et appelle à la responsabilité d'Israël devant la Cour internationale de justice

Dans un discours d'ouverture percutant lors de la soixantième session du Conseil des droits de l'homme à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a dénoncé aujourd'hui, lundi, ce qu'il a qualifié de "meurtre en masse" des civils palestiniens dans la bande de Gaza, et de "blocage de l'accès à l'aide humanitaire", affirmant qu'Israël devait comparaître devant la Cour internationale de justice pour réfuter les preuves croissantes concernant des violations graves.

Bien qu'il n'ait pas qualifié la guerre en cours de "génocide continu" comme l'ont demandé des centaines d'employés des Nations Unies, Türk a exprimé son horreur face à "l'utilisation publique du discours de génocide" et à "la déshumanisation honteuse des Palestiniens" par des responsables israéliens de haut niveau, selon ses propres mots.

Türk a déclaré que ce qui se passe à Gaza, avec le meurtre de journalistes, la destruction totale, la famine des civils, et le blocage délibéré de l'accès à l'aide, représente une série de crimes de guerre qui "choquent la conscience du monde", soulignant qu'il existe suffisamment de preuves justifiant une responsabilité légale devant la Cour internationale de justice, notamment à la lumière du jugement rendu en janvier dernier qui oblige Israël légalement à prévenir les actes de génocide.

Pour sa part, Israël a réagi par l'intermédiaire de son représentant à Genève, Daniel Miron, accusant Türk de "diffuser un discours contenant des allégations", considérant que le Haut-Commissaire ignore les "faits et les complexités", y compris les mesures que dit avoir prises Israël pour réduire la souffrance des civils et assurer la sécurité après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1200 morts et 251 otages, selon les statistiques israéliennes.

En revanche, le ministère de la Santé à Gaza indique que les opérations militaires israéliennes ont entraîné la mort de plus de 63 000 personnes, tandis qu'un observatoire international de la faim a déclaré que certaines parties de la région souffrent de famine aiguë.

Türk a également mis en garde contre des "tendances inquiétantes" menaçant le système international, y compris la glorification de la violence et le retrait de certains pays du système multilatéral, affirmant que "les règles de la guerre sont violées sans aucune responsabilité à signaler".

Le Haut-Commissaire a également dénoncé des violations à grande échelle dans plusieurs autres régions, y compris l'invasion russe en Ukraine, les conflits armés au Soudan, en Birmanie et en République démocratique du Congo, appelant à une action internationale urgente pour restaurer les droits de l'homme face à l'escalade mondiale.