Rapporteuse des droits de l'homme de l'ONU : Israël rend Gaza "inhabitable"

La rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a averti que l'attaque israélienne sur la ville de Gaza, la plus grande zone urbaine de la bande, vise à la rendre "inhabitable", exprimant son inquiétude quant au risque que cette attaque mette également en danger la vie des otages israéliens.
Cela a été déclaré lors des déclarations d'Albanese aux journalistes à Genève, où elle a déclaré : "Israël bombarde Gaza avec des armes non conventionnelles... Il essaie d'expulser les Palestiniens de force. Pourquoi ? C'est le dernier morceau de Gaza qu'ils veulent rendre inhabitable". Elle a ajouté : "L'attaque continue pour contrôler ce qui reste de Gaza ne détruira pas seulement les Palestiniens, mais mettra également en danger les otages israéliens restants".
Albanese, avocate italienne nommée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a accusé Israël de commettre un "génocide", considérant que la communauté internationale est "complice".
Pour sa part, la mission permanente d'Israël auprès des Nations Unies à Genève a rejeté ces déclarations, les qualifiant de tentative de "déroger à la légitimité de l'État d'Israël". Elle a déclaré dans un communiqué : "Ses nombreuses déclarations ont montré sa disposition à aller très loin dans la délégitimation de l'État d'Israël", ajoutant : "Elle dit (Albanese) que le Hamas ne s'infiltre pas dans les infrastructures civiles, et n'utilise pas les civils comme des boucliers humains, et qu'il est généralement pratiquement inexistant".
En réponse à ces accusations, Israël affirme que son attaque vise à "infliger une défaite totale au Hamas", notant qu'elle a émis des avertissements aux civils pour se rendre dans une zone humanitaire au sud. Cependant, les Nations Unies et plusieurs pays considèrent ces méthodes comme un "déplacement forcé de masse", et soulignent que les conditions dans cette zone humanitaire sont "misérables" avec une grave pénurie alimentaire.
L'accusation de génocide repose sur des chiffres des autorités locales à Gaza, qui indiquent que la campagne militaire en cours depuis environ deux ans a entraîné la mort d'environ 65 000 personnes. Bien que des organisations telles qu'Amnesty International aient accusé Israël de ce crime, les Nations Unies elles-mêmes n'ont pas rendu un tel jugement, leurs responsables considérant que la détermination d'un génocide relève de "la compétence des tribunaux internationaux".
Israël rejette ces accusations dans leur intégralité, s'appuyant sur son droit à la légitime défense après l'attaque du 7 octobre 2023, qui a fait 1200 morts et 251 otages.
Dans un développement séparé, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a annoncé l'inscription d'Albanese sur la liste des sanctions américaines en raison de ce qu'il a décrit comme ses actions ayant conduit à "des poursuites judiciaires contre des Israéliens devant la Cour pénale internationale sans fondement légitime".
En conséquence de ces mesures, Albanese a déclaré que ses tentatives de se rendre à New York pour assister aux réunions de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre pour présenter son rapport "ne semblent pas réussir".