Dans un nouvel épisode du conflit entre le président américain Donald Trump et le Wall Street Journal, Trump a remis en question le contrôle du magnat des médias Rupert Murdoch sur le journal, un jour après avoir demandé la convocation de Murdoch pour témoigner dans l'affaire intentée contre lui et le journal.
Trump a parlé depuis son avion présidentiel en revenant d'Écosse à Washington, disant : "Je pensais que Rupert Murdoch contrôlait le journal. Peut-être qu'il le contrôle, peut-être pas. Ils nous parlent de la possibilité de faire quelque chose, mais nous verrons ce qui se passera", selon ce qu'a rapporté le journal américain Daily Beast.
Trump a intenté un procès ce mois-ci contre Murdoch et le Wall Street Journal après la publication par le journal d'un article sur une prétendue lettre qu'il aurait envoyée en 2003 à l'homme d'affaires Jeffrey Epstein pour son cinquantième anniversaire, contenant des insinuations sexuelles.
Trump a catégoriquement nié l'authenticité de la lettre, la qualifiant de "fausse", affirmant que le journal a terni sa réputation.
L'équipe juridique de Trump a demandé lundi au tribunal de contraindre Murdoch à témoigner dans les deux semaines, faisant référence aux demandes directes de Trump à Murdoch concernant l'article.
Lors de ses déclarations mardi, Trump a indiqué que le journal cherchait à régler l'affaire, disant : "Ils veulent la régler".
En revanche, la société Dow Jones, propriétaire du Wall Street Journal, a déclaré qu'elle était "totalement confiante dans l'exactitude" de son rapport, affirmant qu'elle le défendrait vigoureusement devant les tribunaux.
Si un règlement est trouvé, le journal rejoindra la liste des médias ayant déjà conclu des accords avec Trump, notamment Paramount qui a versé 16 millions de dollars pour un épisode de l'émission 60 Minutes, et Disney qui a versé le même montant pour régler un litige lié à une interview diffusée l'année dernière sur la chaîne ABC News.
Malgré le soutien de l'empire médiatique de Murdoch, y compris Fox News et le New York Post, connus pour leur soutien à Trump, le Wall Street Journal maintient une ligne éditoriale plus indépendante, en particulier dans sa section opinion qui a critiqué ouvertement les politiques du président.
Il est à noter que Trump s'est plaint de cette orientation à Murdoch personnellement lors de sa visite à la Maison Blanche en février dernier.
Il est remarquable que Murdoch avait accordé au Wall Street Journal une totale liberté éditoriale même sur les questions le concernant personnellement, permettant au journal de publier une enquête approfondie l'année dernière sur son différend avec ses enfants concernant la modification de son fonds d'investissement familial, une bataille qu'il a perdue.