Les Nations Unies condamnent les sanctions américaines contre une experte en droits de l'homme et les qualifient de "précédent grave"

Les Nations Unies ont condamné, jeudi 10 juillet, les sanctions unilatérales imposées par les États-Unis à l'ancienne rapporteuse spéciale sur la situation des territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, qualifiant cette mesure d'"inacceptable" et constituant un "précédent grave".
Cette réaction fait suite à la décision de l'administration du président américain Donald Trump d'imposer des sanctions à Albanese, accusée par le Département d'État américain de "partialité contre Israël" et d'"antisémitisme", selon un communiqué du ministère.
Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré : "L'utilisation de sanctions unilatérales contre les rapporteurs spéciaux ou tout autre expert ou responsable de l'ONU est inacceptable". Il a ajouté qu'Albanese, nommée par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, travaille de manière indépendante et que le Secrétaire général n'a pas d'autorité sur ses rapports.
Dujarric a souligné la nécessité de résoudre les divergences entre les États membres au sein du cadre des Nations Unies, en déclarant : "Alors que les États membres ont le droit de ne pas être d'accord avec les rapports des experts indépendants, ces divergences doivent être traitées par le biais des canaux onusiens". Il a également appelé à faire la distinction entre "la critique politique légitime" du gouvernement israélien et "l'antisémitisme".
De son côté, le Département d'État américain a prétendu qu'Albanese avait contacté la Cour pénale internationale "pour encourager des enquêtes ou des arrestations de citoyens américains ou israéliens sans en informer les pays concernés", selon une déclaration du ministre Marco Rubio, qui l'a qualifiée d'"inapte au service" en raison de ce qu'il a décrit comme "un antisémitisme explicite", un "soutien au terrorisme" et un "mépris pour les États-Unis, Israël et l'Occident".
Il convient de noter qu'Albanese, une militante italienne des droits de l'homme, occupait le poste de rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, un poste indépendant nommé par le Conseil des droits de l'homme à Genève.