L'Union européenne approuve un fonds de défense de 150 milliards d'euros pour renforcer la sécurité collective.

Les pays de l'Union européenne ont approuvé, mercredi 21 mai, une législation d'urgence pour la création d'un nouveau fonds de défense d'une valeur de 150 milliards d'euros (170 milliards de dollars) sous forme de prêts.
Cette décision s'inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer les capacités militaires du continent, face à l'escalade des menaces russes et à la réduction du soutien sécuritaire américain potentiel sous l'administration du président Donald Trump.
La décision fait suite à une proposition présentée par la Commission européenne en mars dernier, dans le but de combler le fossé défensif résultant de l'incertitude quant à la poursuite de la protection américaine de l'Europe.
Les États membres ont enregistré une augmentation des dépenses militaires de plus de 30% au cours des trois dernières années en raison de la guerre russo-ukrainienne et de la possibilité que les menaces s'étendent à leurs territoires. Cependant, les dirigeants européens estiment que cette augmentation n'est "pas suffisante" pour relever les défis actuels.
Sous le slogan "Acheter des produits européens", la nouvelle initiative intitulée "Sécurité pour l'Europe" vise à renforcer la coopération en matière de défense entre les États membres en finançant des projets communs, selon l'agence Reuters.
Pour être éligibles au financement, il est stipulé que 65% de la valeur du projet doit provenir d'entreprises basées dans l'Union européenne, l'Espace économique européen ou l'Ukraine.
Cependant, les entreprises des pays partenaires de l'Union dans le domaine de la sécurité peuvent participer en remplissant des conditions supplémentaires. Dans ce contexte, le Royaume-Uni a signé un accord avec l'Union européenne lundi, ouvrant la voie à des entreprises telles que BAE Systems pour participer aux projets financés.
La Commission européenne a adopté une mesure exceptionnelle pour accélérer l'approbation de la législation, contournant le Parlement européen et exigeant l'approbation de la majorité qualifiée des seuls 27 États membres.
Les ambassadeurs ont approuvé la législation après deux mois de négociations, en conservant la plupart des dispositions de la proposition initiale. Les ministres devraient voter sur la législation le 27 mai pour la rendre effective.