Steve Witkoff et la crise en Ukraine : accusations d'incompétence et réponse ferme de Vance

La mission de Steve Witkoff, l'envoyé spécial du président américain Donald Trump pour la paix en Ukraine, fait face à de vives critiques après la publication d'un long rapport sur le site d'information américain "Politico".

Le rapport décrit la performance de Witkoff comme manquant d'expérience et montrant une "incompétence évidente" dans la gestion de la crise russo-ukrainienne, soulignant qu'il aborde le conflit comme s'il s'agissait d'un "problème immobilier simple", s'appuyant sur son expérience en tant qu'homme d'affaires dans l'immobilier, et non en tant que diplomate chevronné.

Le rapport, qui s'appuie sur les témoignages de diplomates américains et européens, a indiqué que Witkoff "semblait mal préparé" lors de plusieurs réunions sensibles, ce qui a suscité l'irritation des alliés de Washington en Europe.

Ces alliés s'attendaient à ce que l'envoyé américain ait une "vision claire et une expérience de négociation plus approfondie" dans la gestion de la guerre en cours en Ukraine.

Le débat a atteint son paroxysme lorsque Witkoff a rapporté que le président russe Vladimir Poutine était prêt à abandonner sa demande d'annexion de régions ukrainiennes comme Kherson et Zaporijjia, dans le cadre de négociations.

Cependant, ce récit était en contradiction avec les évaluations des services de renseignement américains et européens, ce qui l'a poussé par la suite à faire marche arrière et à affirmer qu'aucune offre concrète n'avait été faite par Moscou à ce sujet.

En revanche, une forte réponse est venue du vice-président américain JD Vance, qui a qualifié le rapport de "Politico" de tentative de saper les efforts de l'administration américaine et de miner sa crédibilité.

Dans des déclarations rapportées par les médias, Vance a décrit le rapport comme une "opération de manipulation étrangère honteuse", affirmant que "Steve Witkoff accomplit une tâche difficile dans l'une des crises internationales les plus complexes", soulignant que les attaques médiatiques contre lui sont une tentative organisée de remettre en question son intégrité et son efficacité. Il a ajouté : "Nous ne permettrons pas de désinformation, et Witkoff bénéficie de la confiance du président et de notre soutien total".

Witkoff, qui a une solide expérience dans le domaine immobilier et est un fervent soutien de Trump depuis sa première campagne électorale en 2016, est le premier envoyé spécial américain pour la paix en Ukraine.

Bien qu'il n'ait jamais occupé de poste diplomatique ou politique, il a été choisi pour ce rôle en raison de ses liens étroits avec Trump.

Cependant, sa nomination a soulevé des questions sur son adéquation à traiter les complexités du conflit géopolitique, certains observateurs estimant que son expérience dans les affaires et la finance pourrait ne pas suffire pour des négociations de cette ampleur.

D'autres ont estimé que son statut d'homme non politique pourrait lui donner la capacité d'agir en dehors des contraintes bureaucratiques traditionnelles.

Ce débat survient à un moment sensible, alors que l'administration Trump cherche à faire avancer une initiative de paix audacieuse pour résoudre le conflit russo-ukrainien, face à des pressions croissantes de la part des alliés européens qui s'inquiètent de la possibilité de concessions à Moscou qui pourraient nuire à l'unité de la position occidentale.

Alors que Witkoff fait face à des critiques internes et externes, la Maison Blanche insiste sur le fait que son rôle est central et que l'attaque médiatique contre lui n'est qu'un "détournement délibéré" visant à saper la crédibilité de l'administration.