Dans une évolution dangereuse reflétant une escalade nouvelle dans la guerre en cours, la Russie a lancé une attaque de missiles dévastatrice sur le centre de la ville ukrainienne de Soumy, tuant au moins 32 personnes, dont deux enfants, et blessant environ cent autres, dont dix enfants, selon les autorités ukrainiennes.
L'attaque a eu lieu en même temps que les célébrations de la fête des Chandelles, alors que les rues étaient bondées de passants, aggravant ainsi l'ampleur de la catastrophe humanitaire.
Keith Kellogg, l'envoyé de l'ancien président américain Donald Trump en Ukraine, a qualifié l'attaque de "dépassement flagrant de toutes les limites morales", appelant à exercer une "pression forte" sur Moscou pour mettre fin à la guerre meurtrière.
Ses déclarations interviennent quelques heures après la frappe, qu'il a qualifiée de preuve du zèle de la Russie à utiliser la violence contre les civils.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour sa part, n'a pas caché son mécontentement, affirmant que "la Russie continuera de tuer tant qu'elle ne fera pas face à une pression internationale réelle et à un soutien concret à l'Ukraine".
Il a ajouté qu'une proposition américaine de cessez-le-feu complet et inconditionnel reste en suspens, malgré deux mois depuis sa présentation.
La frappe de missiles sur Soumy survient à un moment très délicat, après la visite d'un haut responsable américain en Russie à la suite de la reprise des pourparlers entre Washington et Moscou mi-février, dans une nouvelle tentative diplomatique pour réduire les tensions, mais les résultats restent incertains.
Soumy, située à seulement environ 50 kilomètres de la frontière russe, était jusqu'à récemment relativement épargnée par les combats acharnés concentrés au sud à Donetsk, mais les avertissements ukrainiens sur les intentions russes de lancer une nouvelle attaque sur la ville se sont finalement réalisés.
Moscou a annoncé jeudi avoir pris le contrôle d'une ville dans la région de Soumy, dans une avancée rare au nord-est du pays depuis le retrait de ses troupes de la région au printemps 2022.
De son côté, le commandant de l'armée ukrainienne, Oleksandr Syrsky, a confirmé que la Russie avait déjà commencé à mener des opérations offensives à Soumy et Kharkiv afin d'établir des "zones tampons" empêchant de nouvelles incursions ukrainiennes en profondeur en Russie, indiquant ainsi une nouvelle phase de confrontation militaire qui pourrait être plus intense et étendue.