Dans des déclarations au ton tranchant, le ministère des Affaires étrangères russe a lancé un avertissement à la France, appelant ses dirigeants à ne pas ignorer les capacités nucléaires russes à la suite de la nouvelle révision de sa stratégie de défense annoncée par Paris.
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, a déclaré lors d'un point presse que les planificateurs stratégiques en France, dans leur élan militaire, doivent se rappeler que la Russie possède des forces de dissuasion nucléaire, soulignant l'importance de prendre connaissance de la doctrine nucléaire russe mise à jour.
Elle a ajouté : "Nous leur conseillons de modérer leur enthousiasme excessif et de réfléchir aux conséquences de leurs escalades".
Zakharova a affirmé que la Russie n'a jamais eu l'intention d'attaquer les pays de l'Union européenne ou l'OTAN, qualifiant de "mensonges de propagande, de non-sens et de mythe" ce qui circule à ce sujet dans les milieux occidentaux.
Cette montée de tension verbale intervient quelques semaines seulement après le premier appel téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron depuis 2022.
L'appel, survenu début juillet, a révélé des divergences fondamentales, notamment sur la guerre en Ukraine, Poutine attribuant la responsabilité du conflit en cours à l'Occident et soulignant le droit de l'Iran à posséder un programme nucléaire pacifique.
La dernière communication officielle annoncée entre Poutine et Macron remonte au 11 septembre 2022, lors de laquelle les deux dirigeants ont discuté des développements à la centrale nucléaire de Zaporijia et de la région du Donbass contrôlée par des séparatistes soutenus par Moscou, ainsi que des efforts pour sécuriser un accord d'exportation de céréales en pleine guerre.
Il convient de noter que la communication directe entre les deux dirigeants a été interrompue depuis lors, la principale raison en étant le mécontentement de Moscou face au comportement de Macron lorsqu'il a autorisé des journalistes à participer à un appel téléphonique avec Poutine sans en informer préalablement, ce que la Russie a considéré comme une violation de la confiance et de la confidentialité des discussions.