Rapport : Israël mène des frappes en Syrie pour entraver un éventuel renforcement militaire turc.

Des sources bien informées ont révélé à "Reuters" qu'Israël a mené une série de frappes aériennes intensifiées sur des sites militaires syriens clés, dans une démarche considérée comme visant à empêcher la Turquie d'étendre son influence militaire en Syrie, suite à des rapports sur des négociations de défense entre Ankara et le nouveau gouvernement syrien.
Selon ces sources, les frappes israéliennes ont ciblé des bases aériennes vitales, telles que l'aéroport de Hama et les bases de "T-4" et Palmyre à Homs, causant des dommages considérables rendant certaines d'entre elles inutilisables.
Ces attaques sont survenues seulement quelques jours après des rapports indiquant que des unités turques avaient effectué des reconnaissances secrètes de ces sites, dans le cadre de préparatifs pour déployer des troupes en vertu d'un accord de défense commun avec Damas.
Un message clair d'Israël à Ankara
Un responsable du renseignement régional a déclaré que les frappes israéliennes portaient un message clair à la Turquie, à savoir le rejet de toute présence militaire turque en Syrie, notant qu'une seule frappe, comme celle qui a ciblé la base de "T-4" le 2 avril, a presque complètement détruit l'infrastructure de la base, y compris la piste et la tour de contrôle.
Pour sa part, la chercheuse israélienne en affaires stratégiques, Noa Lazimi, a commenté qu'Israël craint que les bases syriennes ne deviennent des points de départ pour des drones ou des systèmes de défense aérienne turcs, ce qui pourrait limiter sa supériorité aérienne dans la région.
Réactions turques et syriennes
La Turquie a nié toute intention d'escalader la confrontation avec Israël, le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, affirmant que la présence militaire turque en Syrie vise à "renforcer la stabilité", bien que d'autres déclarations de responsables turcs aient qualifié Israël de "menace principale pour la sécurité de la région", tandis que le ministère turc de la Défense a démenti les rapports concernant des préparatifs militaires en Syrie.
Pour sa part, le gouvernement syrien a condamné les frappes israéliennes, les considérant comme une tentative de perturber la restauration de la stabilité après le récent changement politique, et a indiqué que les attaques avaient causé des victimes civiles et militaires, en plus de la destruction de l'aéroport de Hama.
Condamnations arabes et internationales sans actions concrètes
Les condamnations arabes et islamiques de l'agression israélienne se sont intensifiées, mais n'ont pas été accompagnées d'actions concrètes pour arrêter l'escalade. Un communiqué turc a accusé Israël de "saper la stabilité de la région", appelant à mettre fin à ses politiques expansionnistes.
Cependant, il semble que le vide sécuritaire en Syrie après la chute de l'ancien régime constitue une opportunité pour Israël de renforcer ses intérêts sans faire face à de fortes réactions internationales, les récentes frappes israéliennes se présentant comme une partie d'un conflit d'influence régionale, où Israël cherche à contrecarrer toute alliance susceptible de modifier l'équilibre des pouvoirs, en particulier celles impliquant la Turquie et la Syrie.