Paramount paie 16 millions de dollars pour régler la diffamation intentée par Trump contre "60 Minutes"

La société "Paramount" a accepté de payer 16 millions de dollars pour régler la plainte pour diffamation déposée par le président américain Donald Trump contre le programme "60 Minutes" et le réseau "CBS", selon le New York Times.
L'annonce du règlement a été faite mardi soir 1er juillet, où "Paramount" a indiqué que le montant couvrirait les frais juridiques engagés par Trump, le montant net devant être versé à la "Future Presidential Library of Trump" après déductions. L'accord ne comprenait aucune excuse officielle de la part du réseau.
Trump avait intenté la poursuite l'année dernière, accusant "60 Minutes" de "manipulation trompeuse" d'une interview avec l'ancienne vice-présidente Kamala Harris, dans le but d'"interférer dans les élections présidentielles". Il a prétendu que le réseau favorisait le Parti démocrate par "manipulation de l'information", ce que "Paramount" a nié catégoriquement.
Bien que des experts juridiques aient qualifié la plainte de "sans fondement solide", soulignant que le premier amendement de la Constitution protège la liberté de la presse, la présidente du conseil d'administration de "Paramount", Shari Redstone, a préféré régler. Le New York Times a révélé que la décision était motivée par des craintes de perturbation de la vente de la société à Skydance Studios pour des milliards de dollars, nécessitant une éventuelle approbation gouvernementale à l'époque de Trump.
Redstone a également exprimé sa préoccupation quant au coût d'une longue bataille judiciaire qui pourrait atteindre des centaines de millions et affecter les divisions de l'entreprise traitant avec le gouvernement. Elle s'est dite préoccupée par le "jugement éditorial" du réseau "CBS", selon des sources internes.
Le règlement a suscité la controverse au sein de "CBS", certains journalistes le considérant comme un coup porté à la réputation du programme connu pour ses enquêtes approfondies. Le producteur exécutif de "60 Minutes" Bill Owens avait démissionné précédemment en raison de désaccords sur la manière de traiter les attaques de Trump, suivi de la directrice des actualités, Wendy McMahon.
À Washington, les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders ont averti que le paiement pourrait être interprété comme un "pot-de-vin" et ont menacé de tenir une audience au Congrès. La "Freedom of the Press Foundation" a annoncé son intention d'intenter une action au nom des actionnaires de "Paramount" si le règlement était conclu, soulignant que les implications juridiques pourraient être durables.
Il convient de noter que ce n'est pas la première fois qu'un réseau d'information verse une indemnisation à Trump, ABC ayant versé 16 millions de dollars en décembre dernier pour régler une affaire similaire.