Baisse des prix du pétrole au milieu des craintes d'une demande faible et des prévisions d'une augmentation de l'offre

Les prix du pétrole ont connu une forte baisse vendredi 12 septembre, sous l'effet de la pression d'une augmentation de l'offre et d'une demande faible aux États-Unis, ignorant les craintes géopolitiques qui soutiennent habituellement les prix.
À 07h03 GMT, le Brent a chuté de 55 cents (0,83 %) pour atteindre 65,82 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate américain a perdu 57 cents (0,91 %) pour s'établir à 61,80 dollars.
Cette baisse reflète la poursuite d'une vague de ventes qui a commencé lors de la session précédente, où les fondamentaux du marché pétrolier ont dépassé les craintes concernant les perturbations de l'approvisionnement dues aux conflits au Moyen-Orient et en Ukraine.
Dans ce contexte, la responsable des analyses de marché chez "Philippe Nova" a déclaré : "Il ne semble pas que l'inflation aux États-Unis soit terminée, ce qui affaiblit les perspectives de demande de pétrole du plus grand économiste mondial".
Elle a ajouté : "Les perturbations géopolitiques ne suffisent plus à soutenir les prix, face à des signes de surplus d'offre et de demande faible".
Cette baisse a été alimentée par les rapports gouvernementaux américains publiés jeudi, qui ont montré que les prix à la consommation avaient augmenté en août à leur rythme le plus rapide en sept mois, ainsi qu'une augmentation des demandes d'allocations chômage. Cela a renforcé les prévisions selon lesquelles la Réserve fédérale procéderait à une baisse des taux d'intérêt la semaine prochaine pour stimuler la croissance économique et soutenir la demande d'énergie.
Il convient de noter que les prix avaient augmenté de jusqu'à 2 % plus tôt dans la semaine en raison des craintes de perturbations de la production, mais ils ont perdu ces gains jeudi.
Par ailleurs, le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie prévoit que l'offre mondiale de pétrole augmentera plus rapidement que prévu cette année, alimentée par des augmentations de production prévues par l'alliance "OPEP+" dirigée par l'Arabie Saoudite et la Russie.
Pour sa part, le rapport mensuel de l'OPEP maintient ses prévisions élevées pour la croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2025 et 2026, indiquant que l'élan positif de l'économie mondiale se poursuit.
Cela survient après la décision de l'alliance "OPEP+" dimanche d'augmenter les quotas de production à partir d'octobre, alors que l'Arabie Saoudite cherche à renforcer sa part de marché.
Selon des sources commerciales, les exportations saoudiennes de pétrole brut vers la Chine devraient augmenter à 1,65 million de barils par jour en octobre, contre environ 1,43 million de barils par jour en septembre, selon les données des allocations pour les raffineries.
En revanche, la Russie - le deuxième plus grand producteur de pétrole après les États-Unis - a enregistré une baisse de ses revenus d'exportation de brut et de produits pétroliers en août 2024 à l'un de ses niveaux les plus bas depuis le début de la guerre en Ukraine.
Les données de l'Administration américaine de l'information sur l'énergie ont également montré que les stocks avaient augmenté la semaine dernière de 3,9 millions de barils pour atteindre 424,6 millions de barils, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les prix.