Dans une démarche qui reflète la profondeur de la division politique et institutionnelle que subit la Libye, un certain nombre de députés représentant la région occidentale ont été interdits de voyager vers la ville de Benghazi, pour participer à une session plénière tenue par le parlement, aujourd'hui lundi, pour discuter du projet de loi sur le budget général pour l'année 2025.
La session, qui se tient à Benghazi dans l'est du pays, devait discuter du budget proposé par la Commission de planification et des finances de la Chambre des représentants, qui s'élève à 160 milliards de dinars libyens.
Les articles du budget sont répartis comme suit :
64 milliards de dinars pour les salaires
13,9 milliards de dinars pour les dépenses opérationnelles
27,5 milliards de dinars pour les projets de développement
54,6 milliards de dinars pour les subventions.
Cependant, cette session cruciale fait face à un grand défi après que Misbah Douma, le deuxième vice-président du parlement, a annoncé que l'Autorité de l'aviation civile a interdit aux députés de la région occidentale de voyager via l'aéroport international de Mitiga à Tripoli vers Benghazi.
Douma a indiqué que cette interdiction a empêché leur participation à la session législative, ce qu'il a considéré comme "une atteinte à la liberté de l'action parlementaire".
Dans une déclaration officielle publiée hier soir dimanche, Douma a appelé le procureur général à ouvrir une enquête urgente sur l'incident et à tenir responsables les parties impliquées, exigeant la nécessité de faciliter les déplacements des députés et de leur permettre d'exercer leurs fonctions en toute liberté et indépendance, loin de toute intervention politique ou administrative qui entrave le processus législatif.
Ces développements mettent en lumière la persistance des tensions entre les autorités de l'est et de l'ouest de la Libye, notamment en ce qui concerne la gestion des ressources financières et la distribution du pouvoir, malgré les appels internationaux et locaux répétés à parvenir à un budget unifié soumis à un contrôle et à un audit, garantissant ainsi la réduction de la corruption et la diminution des dépenses non essentielles, dans un contexte de crise économique et financière aiguë que traverse le pays.
Il convient de noter que ce budget est destiné au gouvernement de la stabilité dirigé par Osama Hamad, qui fait face à des défis politiques concernant sa légitimité et la position de certaines parties à son égard dans l'ouest de la Libye, ce qui approfondit la division et retarde les chances d'atteindre un règlement national global.