Nouvel accord entre les Kurdes et le gouvernement syrien renforçant la coopération et rapatriant les déplacés.
May 26, 202526 vuesTemps de lecture: 3 minutes
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Les autorités kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé hier, lundi, avoir conclu un accord avec le gouvernement de transition à Damas pour mettre en place un "mécanisme commun" de rapatriement des familles syriennes du camp d'Al-Hol, qui abrite des dizaines de milliers de personnes présumées liées à l'organisation Daech. Cela fait suite à une réunion entre les autorités locales, des représentants du gouvernement central à Damas, ainsi qu'une délégation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, qui combat Daech dans la région. Sheikhmous Ahmed, un responsable de l'autorité dirigée par les Kurdes et contrôlant le nord-est de la Syrie, a déclaré que l'accord prévoit un mécanisme commun de rapatriement des déplacés, mais a nié toute discussion sur la remise de la gestion du camp à Damas à court terme, soulignant que la gestion du camp reste sous l'autorité de l'administration kurde. Des organisations de défense des droits de l'homme ont signalé ces dernières années les mauvaises conditions de vie et la violence répandue à l'intérieur du camp, qui abrite environ 37 000 personnes, principalement des épouses et des enfants de combattants de Daech, ainsi que des partisans du groupe de différentes nationalités, dont irakiennes et occidentales. Le camp accueille également des déplacés syriens, et il existe depuis des années un mécanisme pour rapatrier ceux qui le souhaitent dans leurs communautés situées dans les zones contrôlées par l'administration kurde, où des centres de réintégration ont été mis en place. Cet accord est le premier conclu avec le gouvernement central à Damas concernant le rapatriement de ces Syriens vers les zones sous son contrôle. Il s'inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer la coopération entre les autorités kurdes et le nouveau leadership à Damas, après la destitution de l'ancien président Bachar al-Assad. En mars dernier, le nouveau président syrien, Ahmed al-Shar'a, a signé un accord avec le commandant des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les Kurdes et les États-Unis, prévoyant l'intégration de ces forces dans la nouvelle armée nationale syrienne, ainsi que la soumission des passages frontaliers avec l'Irak et la Turquie, des aéroports et des champs pétroliers du nord-est sous le contrôle du gouvernement central. L'accord prévoit également le transfert des prisons abritant environ 9 000 suspects de Daech à l'administration gouvernementale centrale. Cet accord constitue une étape importante vers l'unification des différentes factions qui ont divisé la Syrie en "petits États" en raison de la guerre qui a éclaté en 2011. Cependant, sa mise en œuvre a été lente jusqu'à présent, notamment en raison des pressions de Washington pour que Damas reprenne la gestion des prisons dans le nord-est de la Syrie. Ces développements revêtent une grande importance dans le contexte de la reconstruction de l'État syrien et de l'imposition de son contrôle sur l'ensemble de son territoire, en particulier dans les régions du nord-est qui étaient gérées de manière quasi autonome ces dernières années.