Un grand groupe médiatique poursuit "Google" pour le détournement de son contenu journalistique par l'intelligence artificielle

Le géant de la technologie "Google" se retrouve dans une nouvelle impasse juridique après que le groupe "Penske Media", propriétaire des magazines "Rolling Stone", "Billboard" et "Variety", a déposé une plainte, la première du genre par un grand éditeur américain, en raison de la fonctionnalité "AI Overviews" qui fournit des résumés générés par l'intelligence artificielle.
La plainte, déposée auprès d'un tribunal fédéral à Washington, allègue que "Google" conditionne l'inclusion des sites des éditeurs dans ses résultats de recherche uniquement si elle est également autorisée à utiliser leurs articles pour les résumés d'intelligence artificielle, ce que le groupe décrit comme une exploitation de la domination de l'entreprise sur le marché de la recherche, où sa part atteint "environ 90 % aux États-Unis", selon une décision d'un tribunal fédéral.
"Penske", un conglomérat médiatique familial dirigé par Jay Penske, qui attire 120 millions de visiteurs par mois, a déclaré qu'environ 20 % des recherches Google liées à ses sites affichent désormais ces résumés, avec une prévision d'augmentation de ce chiffre. Elle a révélé que ses revenus liés à cette question "avaient diminué de plus d'un tiers par rapport à leur pic d'ici la fin de 2024, avec une baisse des visites provenant des résultats de recherche", considérant que cette pratique compromet la capacité des éditeurs à concurrencer.
En réponse à la plainte, "Google" a défendu sa nouvelle fonctionnalité, affirmant que "AI Overviews offre une meilleure expérience aux utilisateurs et dirige le trafic vers un plus large éventail de sites web". Un porte-parole, José Castaneda, a déclaré : "Avec AI Overviews, les gens trouvent que la recherche Google est plus utile et l'utilisent davantage, ce qui crée de nouvelles opportunités pour découvrir du contenu. Nous défendrons ces allégations sans fondement".
Cette plainte survient à la suite de plaintes répétées d'organisations d'information selon lesquelles les nouvelles fonctionnalités de Google "réduisent le trafic vers leurs sites, entraînant une baisse des revenus publicitaires et des abonnements", et fait suite à une plainte similaire déposée par la société "Chegg" en février dernier. Cette escalade juridique intervient malgré une victoire juridique rare obtenue par "Google" plus tôt ce mois-ci, qui ne l'a pas contrainte à vendre son navigateur "Chrome", une décision qui a déçu les éditeurs et les organismes industriels.