L'Iran suspend sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique après des accusations de complicité avec Israël

Le Parlement iranien a approuvé aujourd'hui, mercredi 25 juin, la suspension de la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, en réponse aux critiques de Téhéran à l'égard de l'Agence et de son directeur général Rafael Grossi, l'accusant de complicité dans l'attaque israélienne contre ses installations nucléaires.
Le Conseil consultatif (Parlement) a approuvé un projet de loi suspendant la coopération avec l'Agence, en laissant le dernier mot au Conseil suprême de sécurité nationale pour entériner la décision définitive, selon l'agence iranienne "ISNA".
Le président du Parlement, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré que "l'Agence atomique, qui a refusé d'émettre ne serait-ce qu'une condamnation limitée de l'attaque contre les installations nucléaires du pays, a compromis sa crédibilité internationale à vil prix", ajoutant que "l'Organisation iranienne de l'énergie atomique suspendra sa coopération avec l'Agence internationale jusqu'à ce que la sécurité des installations nucléaires soit garantie".
Cette décision fait suite à des accusations répétées de responsables iraniens, dont le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, contre Grossi pour son rôle dans le rapport "biaisé" publié par le Conseil des gouverneurs de l'Agence il y a plus de deux semaines, que Téhéran a qualifié de "justification de l'attaque israélienne sans précédent".
L'Agence iranienne de l'énergie nucléaire a annoncé son intention de déposer une plainte auprès des Nations unies contre le directeur de l'Agence internationale, tandis que des politiciens iraniens ont demandé son interdiction d'entrée dans le pays, en particulier après l'avoir accusé de rester silencieux face aux "frappes israéliennes et américaines contre des installations nucléaires pacifiques liées à un accord de coopération avec l'Agence".
De son côté, Grossi a appelé hier mardi à "reprendre la coopération entre l'Iran et l'Agence", soulignant que c'est "essentiel pour parvenir à un accord diplomatique réussi". Il a également indiqué que les inspecteurs de l'Agence sont toujours présents en Iran et prêts à retourner dans les installations nucléaires pour vérifier le stock d'uranium, qui comprend plus de 400 kilogrammes enrichis à 60%, un niveau proche du seuil nécessaire pour les armes nucléaires.
Le sort de ce stock reste inconnu après les frappes qui ont visé les installations nucléaires iraniennes, y compris Fordo, Ispahan et Natanz le 22 juin en cours, malgré les affirmations du président américain Donald Trump et de son équipe de "liquider le programme nucléaire iranien", que Téhéran a nié catégoriquement et en détail.