L'Iran suspend sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique en réponse aux "frappes israéliennes et américaines"

Le président iranien Masoud Bazkiaan a approuvé aujourd'hui, mercredi 2 juillet, une loi suspendant la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, après son approbation par le Parlement iranien le mois dernier en réponse à ce qu'il a qualifié d'"agressions israéliennes et américaines" contre les installations nucléaires iraniennes.
La télévision officielle iranienne a cité Bazkiaan approuvant la loi, la rendant ainsi immédiatement applicable. Le texte de la loi stipule que le gouvernement iranien est "obligé de suspendre toute forme de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et des accords de garanties connexes", jusqu'à ce que des conditions telles que "la sécurité des installations nucléaires et des scientifiques iraniens" soient remplies.
La loi indique que cette décision fait suite à ce qu'elle considère comme "une violation de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale iranienne" par Israël et les États-Unis, se basant sur l'article 60 de la Convention de Vienne de 1969, qui permet de suspendre les obligations contractuelles en cas de "violation fondamentale" par les autres parties.
Dans le même contexte, le président iranien a critiqué les doubles standards de l'Agence internationale de l'énergie atomique, la qualifiant de "source de nombreux problèmes pour la sécurité régionale et mondiale". Il a ajouté lors d'un appel téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, selon l'agence iranienne "Tasnim": "Nos activités nucléaires étaient supervisées par l'Agence et des caméras de surveillance étaient installées dans nos installations".
Cet appel fait suite à la condamnation de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, dans une déclaration commune lundi, des "menaces de Téhéran" à l'encontre du directeur de l'Agence, Rafael Grossi, à la suite des frappes américaines et israéliennes contre des installations iraniennes et de l'annonce de Téhéran de suspendre sa coopération avec l'Agence.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères iranien a qualifié le rapport secret de Grossi, publié le 13 juin, de "prétexte" pour attaquer les installations nucléaires iraniennes, faisant référence au rapport de l'Agence qui a signalé une accélération par l'Iran de l'enrichissement de l'uranium à 60%, proche du niveau militaire (90%).
Téhéran a également condamné la décision de l'Agence du 12 juin, l'accusant de ne pas respecter ses obligations nucléaires, affirmant qu'elle constituait un "écran de fumée" pour les attaques américaines et israéliennes.
Dans une autre réaction, Grossi a appelé lundi à permettre à l'Agence d'accéder aux sites nucléaires iraniens frappés pour connaître le sort des stocks d'uranium hautement enrichi.
Il convient de noter que le Parlement iranien a adopté la loi en urgence (en double urgence) la semaine dernière, alors que les tensions entre Téhéran et l'Occident autour du dossier nucléaire s'intensifient.