L'Iran critique le directeur de l'AIEA et l'accuse de "trahison" envers le régime de non-prolifération nucléaire

Le ministère des Affaires étrangères iranien a vivement critiqué le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, l'accusant d'affaiblir le rôle de l'Agence et de la transformer en "partenaire dans une agression injuste" menée par Israël.
Ces critiques ont été exprimées par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Ismaïl Baghaï, qui a publié sur la plateforme "X" des extraits de l'interview de Grossi sur CNN, considérant que les déclarations du directeur général "ont trahi" le régime de non-prolifération nucléaire. Baghaï a ajouté : "Les propos trompeurs ont des conséquences graves... et nécessitent des comptes à rendre".
Le porte-parole a également souligné que Grossi lui-même avait admis lors de l'interview qu'il n'existait pas de preuves tangibles de la volonté de l'Iran de posséder des armes nucléaires, mais il a commenté en disant : "Il est trop tard". Baghaï a également accusé le directeur de l'Agence de "cacher la vérité" dans le dernier rapport du Conseil des gouverneurs de l'Agence, qu'il a jugé "partial" et utilisé par les trois pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni) et les États-Unis comme "prétexte pour prendre une décision illégale" concernant le non-respect par l'Iran de ses engagements nucléaires.
Baghaï a conclu ses déclarations par une question cinglante : "Le conscience de Grossi est-elle tranquille après tout ce qu'il a fait ?".
Il convient de noter que le Conseil des gouverneurs de l'Agence atomique, composé de 35 pays, avait adopté la semaine dernière une résolution déclarant que l'Iran ne respectait pas ses engagements en vertu de l'accord de garanties globales, après que les trois puissances européennes et les États-Unis eurent présenté un projet de résolution condamnant les activités nucléaires iraniennes. De son côté, Téhéran a nié ces accusations, qualifiant la résolution de "biaisée" et dénuée de preuves objectives.