L'Iran envisage de suspendre sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique

Un membre de la présidence du Parlement iranien, Ruhollah Motefaker Azad, a annoncé aujourd'hui, lundi 23 juin, que le Parlement étudie un projet de loi visant à suspendre la coopération de l'Iran avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. Cela fait suite à des déclarations de responsables iraniens critiquant la performance de l'Agence et l'accusant de partialité politique.
De son côté, le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré que "le Parlement cherche à adopter un projet de loi suspendant la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique afin d'obtenir des garanties objectives quant au fonctionnement professionnel de cette organisation". Il a affirmé que "Téhéran ne cherche pas à fabriquer des armes nucléaires", considérant que "le monde a clairement vu que l'Agence n'a pas respecté ses engagements et est devenue un outil politique".
Dans un contexte similaire, le président de la Commission des affaires étrangères du Parlement iranien, Abbas Golroo, a déclaré sur la plateforme "X" dimanche que "Téhéran a le droit légal de se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en vertu de son article 10", en réponse aux frappes américaines contre trois installations nucléaires iraniennes. L'article 10 du traité stipule que tout membre a "le droit de se retirer s'il estime que des événements exceptionnels compromettent les intérêts suprêmes de son pays".
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a également annoncé sur "X" dimanche son intention de convoquer une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs de l'Agence lundi, "à la lumière de la situation en Iran". En réaction rapide, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a menacé de "poursuivre Grossi devant les instances internationales".
Le réseau de nouvelles des étudiants iraniens a cité le président de l'organisation, Mohammad Islami, dans une lettre à Grossi: "L'Iran cherche à obtenir des réponses aux attaques américaines contre ses installations nucléaires", accusant l'Agence de "lâcheté et de complicité". Islami a exhorté Grossi à "condamner l'attaque américaine et à prendre les mesures appropriées", affirmant que "Téhéran prendra les mesures légales nécessaires".
De son côté, le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a accusé les États-Unis de "violation grave de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité sur la réduction des armes nucléaires", soulignant que "l'Iran se réserve tous les moyens de défendre sa souveraineté et son peuple conformément à la Charte des Nations Unies".