Étude internationale : la guerre de Gaza parmi les conflits les plus meurtriers du XXIe siècle

Une récente étude de recherche internationale a révélé que le nombre de victimes palestiniennes dans la bande de Gaza depuis le début des opérations militaires israéliennes le 7 octobre 2023 pourrait approcher les 100 000, soit l'équivalent de 4 % de la population de la bande, faisant de cette guerre l'une des plus meurtrières du XXIe siècle.
Le journal israélien "Haaretz" a cité, dans un rapport publié le vendredi 27 juin, des chercheurs internationaux affirmant que les chiffres annoncés par le ministère de la Santé palestinien étaient "inférieurs à l'ampleur réelle de la crise", soulignant que "la faim, la maladie et les tirs israéliens sur les centres de distribution alimentaire font des opérations militaires dans la bande l'une des guerres les plus meurtrières".
Le professeur Michael Spagat, expert mondial en décès liés aux conflits de l'Université de Londres, en collaboration avec le politologue palestinien Dr Khalil al-Shakaki, a mené une enquête portant sur 2000 familles à Gaza (environ 10 000 personnes) et a conclu qu'à décembre 2025, environ 75 200 personnes avaient été tuées par la violence, la plupart à cause des munitions israéliennes.
L'étude, publiée sous forme de brouillon sans examen par les pairs, a montré que le ministère de la Santé de Gaza n'avait enregistré que 45 660 décès à cette date, ce qui signifie que les données officielles avaient "sous-estimé le nombre réel d'environ 40%". Une étude antérieure menée par la London School of Hygiene & Tropical Medicine a abouti à une proportion similaire.
Spagat a affirmé que "ces données placent la guerre de Gaza parmi les conflits les plus meurtriers du XXIe siècle", soulignant qu'elle "a le plus grand nombre de victimes parmi les non-combattants par rapport à la population". L'étude a révélé que 56 % des décès étaient des enfants de moins de 18 ans ou des femmes, un taux "exceptionnel par rapport à tous les conflits depuis la Seconde Guerre mondiale", dépassant le double du taux dans les guerres du Kosovo, de Syrie, d'Irak et du Soudan.
En revanche, l'armée israélienne et ses porte-parole ont répété que le nombre de combattants du Hamas et d'autres organisations tués ne dépassait pas 20 000, sans fournir de listes de noms ou de preuves. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense israélien, Yisrael Katz, ont également rejeté les rapports sur des ordres de tir sur des civils près des points de distribution d'aide, les qualifiant de "mensonges malveillants".
De son côté, le ministère de la Santé de Gaza a signalé plus de 500 Palestiniens tués et des centaines blessés le mois dernier alors qu'ils tentaient d'obtenir de l'aide alimentaire de la "Fondation humanitaire de Gaza", soutenue par une entreprise américaine. Des témoins ont déclaré que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur des foules se dirigeant vers les sites de distribution, ce que Israël a nié, affirmant qu'elle "enquêtait sur les incidents".
Il convient de noter que l'étude a suscité une large controverse pour sa précision dans la documentation des victimes, bien qu'elle n'ait pas été soumise à un examen par les pairs, en s'appuyant sur des méthodologies similaires à des études antérieures menées dans d'autres zones de conflit.