Organisation des droits de l'homme : 558 morts à Sweida en quelques semaines et prévisions d'une escalade de la violence

Le Réseau syrien des droits de l'homme a annoncé la mort d'au moins 558 personnes et plus de 783 autres blessées de divers degrés de gravité dans la province de Sweida depuis le 13 juillet dernier, dans un contexte d'escalade sans précédent de la violence dans la région.
Le bilan des victimes, selon le rapport publié par le Réseau, inclut 17 femmes, dont une est décédée d'une crise cardiaque après avoir appris la mort de son petit-fils, ainsi que 11 enfants, en plus de 6 membres du personnel médical, dont trois femmes, et deux journalistes.
Le rapport a souligné que les actes de violence comprenaient des affrontements armés violents, des bombardements croisés entre les parties en conflit, ainsi que des attaques aériennes israéliennes, ayant entraîné le ciblage de civils, de membres des forces de sécurité intérieure et du ministère de la Défense relevant du gouvernement de transition, ainsi que de combattants de groupes armés tribaux et d'autres groupes locaux échappant au contrôle de l'État.
Le Réseau a affirmé que ces chiffres sont toujours en cours de mise à jour avec la poursuite des vérifications des identités des victimes et des rôles qu'elles jouaient, en vue de déterminer la responsabilité légale de chaque cas.
Selon la méthodologie adoptée par le Réseau pour la documentation, basée sur le droit international des droits de l'homme, elle ne consigne pas les cas de meurtre de combattants lors des affrontements car cela ne constitue pas une violation des droits, tandis que tout meurtre commis après la détention des personnes est considéré comme un "meurtre illégal".
Dans ce contexte, le Réseau a appelé le gouvernement syrien à respecter strictement les principes du droit international, à s'abstenir d'utiliser la force de manière indiscriminée dans les zones résidentielles, tout en soulignant la nécessité de fournir des passages sûrs pour l'acheminement de l'aide humanitaire et de l'assistance médicale, en particulier pour les enfants et les femmes victimes de la violence.
Il a également demandé l'ouverture d'enquêtes indépendantes et transparentes sur toutes les violations, y compris les cas de meurtres illégaux et de détentions arbitraires, tout en insistant sur la nécessité de protéger les infrastructures civiles vitales telles que les hôpitaux et les écoles contre toute forme de ciblage, et de promouvoir une culture de tolérance et de paix civile au lieu de discours sectaires et incitatifs.
D'autre part, le Réseau a lancé un appel à toutes les parties impliquées dans le conflit pour mettre fin immédiatement aux opérations militaires et s'abstenir de tout acte de représailles visant les civils, soulignant l'importance de recourir au dialogue et aux médiations locales et internationales comme seul moyen de résoudre la crise.
Le rapport a mis en garde contre les dangers de la poursuite de la violence, susceptible de reproduire des scénarios douloureux du passé, appelant à une action urgente de la part des parties concernées par le dossier syrien pour contenir la situation avant qu'elle ne s'aggrave.