Séance ministérielle "historique" au Liban pour discuter de l'armement du Hezbollah.. et ses alliés soutiennent de le limiter à l'État

Les milieux politiques et populaires au Liban attendent avec un grand intérêt la séance du Conseil des ministres prévue aujourd'hui au palais présidentiel, qui discutera du dossier de la limitation des armes à l'État, y compris celles du Hezbollah, dans un contexte où elle est qualifiée de "séance décisive" pouvant entraîner un changement dans le paysage politique et sécuritaire.
Le député Michel Douaihy a décrit la séance comme un "examen historique qui dépasse la politique telle que nous la connaissons", ajoutant dans un tweet sur la plateforme "X": "Ce n'est pas une séance ordinaire à aucun égard, et il ne faut pas minimiser sa description ou son impact. C'est un test décisif qui transcende la logique de la ruse et du contournement qui a marqué la vie politique pendant des décennies".
Pour sa part, le député Mark Daou a estimé que "le Hezbollah craint une séance qui mettrait fin à sa sortie de la légitimité", soulignant qu"il est temps pour tout le monde de revenir à l'autorité de l'État".
Dans un développement notable, plusieurs alliés du parti ont annoncé leur soutien à la limitation des armes à l'État, notamment le "Courant patriotique libre" dirigé par Gebran Bassil, et le "Courant des Marde" dont le député Tony Frangieh a affirmé que "parier sur l'État est ce qui sauvera le Liban", déclarant: "Ce dont nous avons besoin, c'est de limiter les armes à l'État et à l'armée".
L'ancien député Fares Souaid a confirmé que "l'État exécute une décision libanaise nationale soutenue internationalement et arabement", notant que "les voies d'armement du Hezbollah en provenance d'Iran via la Syrie ont été coupées", et a appelé à "négocier d'une position de force".
De son côté, la députée Strida Geagea (Parti des Forces) a souligné que "le Conseil des ministres établit aujourd'hui la politique générale de l'État dans les domaines de la sécurité et de la défense nationale et prend les décisions nécessaires".
Des unités de l'armée libanaise ont été déployées dans des zones sensibles par précaution face à d'éventuels développements sécuritaires, notamment après des manifestations pro-Hezbollah.
Il convient de rappeler que le parti a précédemment annoncé son refus de remettre ses armes "avant le retrait d'Israël des cinq points occupés à la frontière", mais a montré une ouverture à discuter de la "stratégie de défense", un terme que des observateurs ont qualifié de "flou" depuis qu'il a été évoqué dans des dialogues précédents sur les armes.