Le Hezbollah arrête le soutien éducatif aux familles des martyrs.. Mesures d'austérité en période de crise financière sans précédent

Dans une démarche reflétant une crise financière croissante, le Hezbollah a décidé de suspendre les allocations universitaires pour les enfants de ses combattants tombés au combat depuis sa fondation, selon des sources médiatiques et des observateurs.
La "Fondation du Martyr" affiliée au parti a informé les familles des martyrs de la décision de cesser de couvrir les frais universitaires dans les universités privées, obligeant ainsi les étudiants à s'inscrire soit à l'Université Libanaise soit à l'Université Al Maaref affiliée au parti, avec une couverture limitée aux frais d'inscription uniquement.
La décision concerne les enfants des martyrs de toutes les batailles, depuis le conflit avec Israël dans les années 80, en passant par la guerre de juillet 2006 et les événements du 7 mai 2008, jusqu'à la guerre en Syrie et la guerre des 66 jours avec Israël l'année dernière.
La Fondation allouait chaque année des sommes importantes pour soutenir les familles, permettant aux étudiants de rejoindre n'importe quelle université privée de leur choix. Cependant, la nouvelle décision a choqué les familles, en particulier celles dont les enfants étudiaient dans des universités privées.
Selon "Al Arabiya / Al Hadath Net", une mère ayant perdu son mari en Syrie en 2015 a révélé qu'une responsable de la Fondation lui a dit : "La situation est difficile et nous sommes coincés, vous devez faire preuve de patience pour surmonter cette épreuve".
Une autre mère a exprimé la détérioration de l'état mental de son fils après avoir été informée de la suspension du soutien, alors qu'il étudiait à la Faculté de Santé de l'Université Arabe. Malgré des promesses initiales de revoir la situation des anciens étudiants, le parti a renoncé à toute exception.
Les mesures n'ont pas été limitées à l'enseignement universitaire, mais se sont étendues à l'enseignement scolaire, où les familles ne peuvent plus choisir les écoles, la scolarité étant désormais limitée aux écoles "Al Mahdi" et "Al Maharat" affiliées au parti.
L'analyste politique Marwan Al-Amin a attribué ces mesures à "l'étroitesse financière" du parti, notamment après la fermeture de la frontière terrestre entre l'Iran et le Liban, et l'interdiction des avions iraniens d'atterrir à l'aéroport de Beyrouth depuis février dernier.
Il a expliqué que le parti a tenté de compenser le manque par des moyens indirects, tels que l'introduction d'argent par le biais d'hommes d'affaires et de voies de contrebande, mais cela n'a pas suffi à couvrir les dépenses. Le financement des projets liés aux contrats de l'État, dont il bénéficiait à travers des réseaux de favoritisme, a également diminué.
Les pressions financières ont poussé le parti à adopter une "véritable plan d'austérité", comprenant une réduction des dépenses dans divers secteurs, y compris le volet militaire, où des combattants ont été licenciés dans des régions éloignées pour réduire les coûts de logement et de transport.