Alors que l'inquiétude mondiale concernant la situation humanitaire dans la bande de Gaza est croissante, les Nations Unies ont annoncé avoir reçu le feu vert pour faire entrer environ 100 camions d'aide humanitaire dans le territoire assiégé, confirmant qu'il y a une autorisation pour permettre l'entrée de plus de camions mardi, en plus de permettre le passage des camions qui étaient bloqués à la frontière.
Cependant, la réalité sur le terrain ne reflète pas cet optimisme international.
Le général Dr. Khaled Majawar, gouverneur du Nord-Sinaï, a révélé que le passage de Rafah reste fermé du côté palestinien, bien qu'il soit ouvert et prêt du côté égyptien.
Il a ajouté que aucune aide humanitaire n'est encore entrée à Gaza par ce passage, soulignant l'absence d'informations officielles sur la réouverture imminente du passage dans les heures à venir.
Majawar a expliqué que le côté égyptien continue ses efforts en collaboration avec des médiateurs régionaux et internationaux, au sein d'une équipe de négociation travaillant actuellement depuis la capitale qatarienne, Doha, dans le but de parvenir à un accord de cessez-le-feu et de reprise de l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza.
Il a souligné que ces efforts se poursuivent avec la participation de parties concernées de différents pays, en tête desquels le Qatar.
Pendant ce temps, des quantités d'aide en provenance de pays tels que les Émirats arabes unis et la Turquie sont arrivées dans la région logistique près du passage de Rafah, ainsi que dans les entrepôts du Croissant-Rouge égyptien à Al-Arish.
Selon le gouverneur, la zone logistique est à environ dix minutes du passage, tandis que les entrepôts d'Al-Arish sont à environ 45 kilomètres seulement, ce qui signifie que toute décision d'ouvrir le passage permettrait l'entrée de cette aide en quelques minutes.
Majawar a souligné que les préparatifs incluent également le volet médical, avec des équipes médicales et des ambulances en état de préparation permanente, en attente de recevoir les blessés, les malades palestiniens et leurs accompagnateurs en cas d'ouverture du passage de l'autre côté.
En revanche, seuls cinq camions sont entrés à Gaza lundi via le passage de Kerem Shalom du côté israélien, pour la première fois depuis environ trois mois de siège israélien complet qui a empêché l'entrée de nourriture, de médicaments et de carburant.
Ces camions limités ont été autorisés à entrer après une annonce de l'armée israélienne, en particulier de l'unité "Cogat" chargée de coordonner l'entrée des aides.
Cette situation a été critiquée au niveau international, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Baro, déclarant à la radio "France Inter" que la facilitation par Israël de l'arrivée des aides n'est en aucun cas suffisante, insistant sur la nécessité de permettre l'arrivée immédiate et sans obstacles de grandes quantités d'aide humanitaire pour répondre aux besoins urgents des deux millions de Palestiniens vivant dans des conditions désastreuses dans la bande.
De son côté, l'ONU a salué l'initiative d'acheminer l'aide, mais a jugé les quantités insuffisantes pour faire face à la crise humanitaire qui s'aggrave de jour en jour, notamment face aux avertissements émis par des experts en sécurité alimentaire sur le risque d'une véritable famine menaçant les habitants de Gaza.