De Cheikh Maqsood à la Constitution... Muzlum Abdi dessine la carte de la solution politique dans un dialogue inclusif.

Le général Mazloum Abdi, commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), a souligné que l'accord signé avec le président syrien par intérim Ahmed Charaa le 10 mars dernier concernant les quartiers de Cheikh Maqsoud et Achrafieh à Alep constitue un "modèle local prometteur" pouvant être généralisé en Syrie future, soulignant la nécessité de l'inclure dans la nouvelle constitution pour garantir sa durabilité.
Ces propos ont été tenus lors d'une interview exclusive accordée au site américain "Al-Monitor" le samedi 12 avril.
En réponse à une question sur le retrait des Unités de protection du peuple (YPG) de Cheikh Maqsoud, Abdi a expliqué que l'accord "a contribué à apaiser les tensions avec l'armée nationale soutenue par la Turquie", tout en maintenant les forces de l'Asayish pour la sécurité intérieure, soulignant que ces arrangements sont "temporaires" en attendant de parvenir à une solution finale avec Damas.
Il a également abordé la situation au barrage de Tichrine, mentionnant une "trêve en cours depuis 12 jours sous l'égide de parties extérieures", avec un accord pour maintenir l'administration actuelle du barrage et son personnel technique inchangés jusqu'à la conclusion de l'accord final, qualifiant l'équipe en place d'"experte et professionnelle".
Abdi a exprimé son soutien au dialogue en cours entre le Parti des travailleurs du Kurdistan et la Turquie, le considérant comme "un développement positif", mentionnant avoir reçu un message du commandant Abdullah Ocalan qu'il a qualifié de "positif", l'invitant à "travailler dans le cadre d'un agenda syrien unifié". Il a révélé que sa réponse a été rédigée en arabe et traduite en turc, soutenant l'avis d'Ocalan selon lequel "le temps de la lutte armée est révolu".
Concernant la position turque, Abdi a noté "un changement dans le discours officiel turc" envers les FDS, considérant cela comme un signe d'acceptation progressive de leur présence, et a partagé les résultats de sa rencontre avec Massoud Barzani, qui a confirmé son "soutien au maintien des acquis kurdes" et sa volonté de renforcer la relation entre les FDS et Damas.
Abdi a nié la présence de représentants américains lors de sa rencontre avec le président Charaa, mais a reconnu le rôle de Washington dans "faciliter le transfert de la délégation", confirmant que l'accord bénéficie du soutien américain pour "empêcher l'escalade des tensions avec la Turquie ou le gouvernement syrien, et faire face au danger du retour de Daech".
Il a révélé la formation d'une "commission de dialogue conjointe" suivie de sous-commissions pour l'éducation et la coordination politique, mettant l'accent sur la "commission constitutionnelle" en priorité, critiquant la constitution intérimaire pour son incompatibilité avec l'esprit de l'accord.
En ce qui concerne la vision militaire, Abdi a souligné le refus des FDS de "concentrer le pouvoir administratif uniquement à Damas" et leur insistance sur "l'intégration des FDS dans l'armée nationale tout en préservant leur identité", rejetant toute discussion sur le démembrement du composant arabe au sein des FDS