Une subvention financière du Qatar pour stimuler l'économie syrienne et renforcer les salaires.
May 7, 2025124 VuesTemps de lecture: 3 minutes
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Dans une initiative remarquable qui pourrait apporter un certain soulagement à la scène économique syrienne, le ministre des Finances, le Dr Mohammad Yusr Bernia, a annoncé que la Syrie recevrait une subvention qatarienne de 29 millions de dollars par mois, pour une durée de trois mois renouvelable, destinée à couvrir une partie des salaires des travailleurs des secteurs vitaux tels que la santé, l'éducation, les affaires sociales, ainsi que les retraités civils. Le ministre a exprimé sa profonde gratitude envers le gouvernement qatari pour cette initiative généreuse, soulignant qu'elle est gérée en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le développement, lui conférant légitimité et transparence. Il a également salué la réactivité du département du Trésor américain qui a exempté cette subvention des sanctions imposées, considérant cela comme une mesure encourageante qui pourrait ouvrir la voie à d'autres actions contribuant à atténuer le siège économique imposé au pays. Selon Bernia, la subvention couvre environ cinq factures de salaires mensuels, s'inscrivant dans un contexte de réformes visant à renforcer la confiance et l'intégrité du système financier gouvernemental. Cependant, il n'a pas ignoré les défis, soulignant que malgré son importance, cette mesure nécessite des réformes structurelles pour assurer la durabilité. De son côté, le Dr Abdul Rahman Mohammed, vice-doyen de la Faculté d'économie de l'Université de Hama, a estimé que ce soutien qatarien revêt des dimensions politiques et économiques dépassant le simple financement des salaires, le considérant comme faisant partie d'une coordination régionale et internationale visant à contenir les crises et à réaliser une stabilité partielle en Syrie en améliorant les conditions de vie et en réduisant les tensions populaires. Selon son analyse, l'augmentation attendue des salaires de 400 % pourrait avoir un impact positif sur le pouvoir d'achat et stimuler l'activité commerciale, en particulier dans des secteurs tels que l'alimentation, les médicaments et le carburant. Cependant, certains secteurs industriels locaux pourraient bénéficier de la hausse de la consommation, à condition de disposer d'une infrastructure adéquate, bien que l'inflation sévère et la dépréciation de la monnaie locale limitent l'impact positif et maintiennent l'effet de l'augmentation limité. Il a souligné que la hausse des dépenses pourrait affecter le secteur privé et stimuler le marché informel, mais en même temps révéler la faiblesse du secteur public et son incapacité à répondre aux besoins. Il a également mis en garde contre une dépendance croissante aux importations, qui pourrait profiter davantage aux économies des pays voisins qu'à l'économie syrienne. En conclusion, il a souligné que cette subvention représente une opportunité, mais son succès dépend de la capacité du gouvernement à l'intégrer dans un plan global comprenant le soutien à la production locale, la régulation de la distribution des biens et la lutte contre l'inflation. Une augmentation soudaine de la liquidité sans renforcement de la production pourrait transformer les gains temporaires en une bulle de consommation qui alourdit les charges. En résumé, la subvention qatarienne ouvre une petite fenêtre d'espoir dans le mur des crises accumulées, mais sans des mesures de réforme sérieuses, elle pourrait se transformer en une opportunité perdue dans le registre de l'économie syrienne épuisée.