Enquête judiciaire élargie concernant deux anciennes ministres syriennes dans l'affaire des enfants détenus

La capitale syrienne, Damas, a connu un nouveau développement dans les affaires des droits de l'homme, avec l'arrestation des anciennes ministres des Affaires sociales et du Travail, Kinda al-Shamat et Rima al-Qadri, et leur renvoi pour enquête dans l'affaire de la gestion des dossiers des enfants détenus et disparus de force.
Contexte des enquêtes
Ces mesures ont été prises en application de la décision n° 1806 de 2025 émanant des autorités compétentes, qui a ordonné la formation d'une commission d'enquête spéciale pour examiner la situation des enfants des détenus. L'enquête s'est élargie pour inclure plusieurs anciens responsables des services sociaux et des associations qui leur sont affiliées, révélant des violations systématiques ayant entraîné la disparition de centaines d'enfants sans procédures légales claires.
Détails des violations
Les enquêtes ont révélé de graves lacunes dans les registres des enfants sans filiation déposés dans les centres de protection pendant le mandat des deux anciennes ministres. Des indications fortes de falsification de documents d'identité, de remise d'enfants à des familles d'accueil de manière illégale, voire de complicité dans des opérations de trafic d'enfants à l'étranger par des voies d'adoption illégales ont été mises en lumière.
Parcours des ministres suspendues
Kinda al-Shamat, née en 1973 à Sargaya, a occupé le poste de ministre des Affaires sociales et du Travail entre 2013 et 2015. Titulaire d'un doctorat en droit privé de l'Université de Damas, elle a précédemment participé à la commission de rédaction de la Constitution de 2012 et a géré les dossiers des déplacés et de l'aide humanitaire, entachés d'accusations de corruption. Son nom a été associé à des personnalités sécuritaires de premier plan, suscitant des interrogations sur l'intégrité de ses décisions administratives.
Quant à Rima al-Qadri, née à Damas en 1963, elle a succédé à al-Shamat au ministère entre 2015 et 2020. Titulaire d'une licence en français, elle a occupé plusieurs postes, dont la présidence de l'organisme de réglementation des enfants sans filiation. Connu pour son soutien public au régime précédent, elle a participé à des campagnes de soutien à ses forces pendant les années de guerre. Sous sa direction, le rôle des centres de protection s'est étendu, y compris avec les "Maisons de la mélodie de la vie", soupçonnées d'avoir dissimulé l'identité des enfants des détenus.
Contexte de l'affaire
Les origines de cette affaire remontent aux années de la guerre en Syrie, où de nombreux enfants ont été séparés de leurs proches ayant été arrêtés ou disparus de force, et placés dans des centres de protection étatiques sans documentation légale claire. Des rapports des droits de l'homme indiquent que certains de ces enfants ont été transférés à des familles d'accueil ou même à l'étranger sans procédures officielles.
Déroulement des enquêtes
La commission continue sérieusement ses travaux, avec des attentes d'inclusion de davantage de noms dans cette affaire. Des sources judiciaires fiables confirment que l'enquête englobera tous les responsables impliqués, y compris ceux ayant participé à la disparition des enfants ou à la manipulation de leurs dossiers.