L'Europe prévoit de déployer des troupes en Ukraine avec le soutien américain.. et Moscou propose une alternative chinoise

Dans le cadre des préparatifs post-guerre, des pays européens dirigés par la France et la Grande-Bretagne travaillent à l'élaboration de plans de sécurité pour l'Ukraine, tandis que ces plans font face à une opposition russe catégorique et à un accueil prudent de Washington, selon des responsables occidentaux.
Des responsables ont indiqué que les dirigeants européens considèrent les offres de l'administration du président américain Donald Trump de fournir un "soutien aérien et de renseignement" comme l'étape cruciale qu'ils attendent pour justifier l'envoi de troupes militaires en Ukraine. Cependant, le principal obstacle réside dans l'absence de tout signe de la part de la Russie indiquant qu'elle est prête à mettre fin aux combats.
Le plan, qui est en cours de développement depuis des mois, vise à sécuriser l'espace aérien au-dessus de l'Ukraine et de la mer Noire, et à déployer une force de "rassurance" sur le terrain comprenant un élément de démonstration éloigné des lignes de combat pour dissuader toute attaque future, et un élément de formation pour reconstruire l'armée ukrainienne et la transformer en ce que les dirigeants de l'Union européenne ont qualifié de "hérisson en acier".
Selon des responsables européens et américains, les visites répétées des délégations européennes à la Maison Blanche ont abouti à une "approbation préliminaire de Washington pour jouer un rôle de soutien, en fournissant des capacités de défense aérienne supplémentaires et peut-être en aidant à imposer une zone d'exclusion aérienne, ainsi que des capacités de surveillance et de reconnaissance".
Cependant, un responsable américain a averti que "l'offre est différente de l'approbation, la décision finale revient au président Trump et n'a pas encore été prise", selon ce qu'a rapporté le Washington Post.
Pour sa part, le Kremlin a catégoriquement rejeté toute présence de troupes européennes ou de l'OTAN en Ukraine, même si elles n'opèrent pas officiellement sous l'égide de l'alliance. Au lieu de cela, les responsables russes ont proposé de déployer des "forces de maintien de la paix chinoises", une proposition qui a été accueillie avec froideur dans les capitales occidentales.
Alors que les Européens tiennent des réunions pour renforcer les plans de garanties de sécurité, la division reste claire quant à l'ampleur des engagements que chaque pays peut offrir. Des diplomates ont confirmé que "le consensus sur des mesures de sécurité à court terme pourrait renforcer la position du président ukrainien Volodymyr Zelensky s'il engage des négociations de paix avec Moscou qui pourraient nécessiter des concessions territoriales douloureuses".
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que les ministres de la Défense européens avaient finalisé des plans "très secrets", affirmant que son pays et ses partenaires sont prêts à fournir des garanties de sécurité le jour de la signature de l'accord de paix, mais il a souligné que "la question maintenant est la sincérité de la Russie".
Certaines capitales font face à des dilemmes internes de peur que la participation ne devienne un fardeau politique si elle mettait en danger la vie des soldats. Alors que la France et la Grande-Bretagne ont montré une volonté préliminaire, l'Allemagne n'a pas fourni d'engagements définitifs malgré un ton plus ouvert.
Des responsables européens estiment que le succès de l'initiative dépend de la contribution américaine, notant que le soutien américain "est conditionné à ce que les Européens prennent l'initiative et montrent leur capacité et leur volonté réelle".