L'Égypte a officiellement répondu à l'annonce du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed selon laquelle la construction du barrage de la Renaissance est achevée et que son pays est prêt à l'inaugurer officiellement en septembre prochain, qualifiant cette étape d'"illégale" et en violation flagrante des lois et accords internationaux.
Le ministre égyptien de l'Irrigation, Hani Salem, a affirmé lors d'une réunion avec les ambassadeurs égyptiens à l'étranger hier jeudi que Le Caire rejette catégoriquement la politique de l'Éthiopie consistant à imposer unilatéralement des mesures unilatérales concernant le Nil, soulignant la poursuite par l'Éthiopie de la promotion de l'achèvement de la construction du barrage malgré l'absence d'un accord contraignant avec les deux pays en aval, l'Égypte et le Soudan, avec des réserves fondamentales des deux parties.
Salem a souligné l'engagement politique réel de l'Égypte à rechercher un accord légalement contraignant sur l'exploitation du barrage de la Renaissance, qui garantit les intérêts de toutes les parties et assure de ne pas nuire aux intérêts des deux pays en aval, mais a souligné l'absence de volonté politique du côté éthiopien, qui cherche à imposer sa domination hydrique au lieu de la coopération et du partenariat, une situation que Le Caire n'acceptera pas.
Le ministre égyptien a qualifié les appels répétés de l'Éthiopie à reprendre les négociations de "manœuvres" visant uniquement à améliorer l'image internationale de l'Éthiopie, confirmant que le processus de négociation qui dure depuis plus de 13 ans prouve que l'Éthiopie ne cherche pas un accord équitable.
En revanche, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré devant le Parlement que la construction du barrage de la Renaissance était terminée sans affecter les réserves d'eau du Haut barrage en Égypte, et que le barrage n'avait causé aucun dommage à l'Égypte ou au Soudan.
Il convient de noter que le dossier du barrage de la Renaissance reste un point de discorde aigu entre l'Égypte et le Soudan d'une part, et l'Éthiopie d'autre part, malgré les efforts diplomatiques égyptiens continus aux niveaux technique et politique pour clarifier la position et soutenir les droits hydriques de l'Égypte, qui considère la question du barrage comme existentielle et liée à la vie de son peuple.
La quatrième et dernière réunion des négociations sur le barrage de la Renaissance entre les trois pays s'est soldée par un échec retentissant à la fin de l'année dernière, l'Éthiopie refusant d'adopter des solutions techniques ou juridiques alors qu'elle continue à persister dans l'imposition de ses positions unilatérales.