Les autorités égyptiennes ont mis en place un train spécial pour faciliter le retour volontaire de milliers de Soudanais résidant sur leur territoire, dans une démarche humanitaire visant à soutenir les réfugiés qui se sont retrouvés bloqués après le déclenchement de la guerre au Soudan en avril 2023.
La Société nationale des chemins de fer égyptiens a annoncé l'exploitation du train numéro 1940, qui part du Caire à destination d'Assouan hier, lundi, pour être un moyen de transport direct pour ceux qui souhaitent retourner dans leur pays via le port du Haut-Barrage.
Les autorités ont affirmé que le train est équipé de tous les services nécessaires pour le confort des voyageurs tout au long du trajet, et qu'il s'inscrit dans le cadre des efforts continus pour soulager la souffrance des réfugiés soudanais, dont le nombre a considérablement augmenté en Égypte au cours des deux dernières années.
Cette mesure intervient après une crise impliquant plus de 1200 Soudanais à Alexandrie, lorsqu'un citoyen soudanais a organisé un voyage de retour collectif moyennant un modeste paiement ne dépassant pas 8 dollars par personne, en utilisant 22 bus.
Cependant, le plan a échoué en raison du non-paiement des frais aux propriétaires des bus, ce qui a entraîné l'arrêt de leur service.
L'ambassade du Soudan au Caire est intervenue pour sauver la situation, et a contacté directement le Secrétariat général de l'Organisation des affaires des Soudanais travaillant à l'étranger, le système des industries de défense, ainsi que plusieurs hommes d'affaires, qui ont rapidement réagi et ont pris en charge tous les coûts, permettant aux bus de reprendre leur route et de mener à bien l'opération d'évacuation avec succès.
Ces dernières semaines, le passage de Qastal - Aschkit a connu une congestion sans précédent, entraînant un blocage total du retour, en raison de la forte pénurie de bateaux sur le Nil par rapport au grand nombre de Soudanais souhaitant rentrer, et du manque de moyens de transport terrestre d'Assouan à la frontière.
Le consul général du Soudan dans la province d'Assouan, Abdelkader Abdallah Mohamed, a déclaré précédemment que les autorités égyptiennes déploient de grands efforts pour faciliter le retour des familles soudanaises, soulignant que les opérations de retour ont commencé il y a plus d'un an malgré la poursuite de la guerre, de nombreuses familles étant contraintes de rentrer en raison de l'épuisement des ressources financières ou des obligations familiales au Soudan.
Il a expliqué que l'Égypte a facilité les procédures légales pour les rapatriés, les dispensant des amendes et des responsabilités légales, tout en fournissant des lieux temporaires pour les accueillir dans certaines stations jusqu'à leur transfert à la frontière, une initiative qui se poursuit dans le cadre d'un plan visant à faciliter le retour honorable et volontaire.
L'Égypte a accueilli plus d'un million et demi de Soudanais depuis le début du conflit, dont 546 746 sont des réfugiés officiellement enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, selon les déclarations de l'assistante aux relations extérieures du HCR, Kristin Beshai.
Quant aux chiffres non enregistrés, ils restent à estimer.
La guerre entre l'armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti) a entraîné la mort de dizaines de milliers de civils et le déplacement de plus de 11 millions de personnes, dont 3,1 millions de réfugiés ayant fui à l'étranger, selon les dernières données des Nations unies.
L'Égypte demeure l'un des principaux pays accueillant le plus grand nombre de ces déplacés, continuant à les soutenir par des efforts officiels et populaires considérables.