La coordination des déplacés et des réfugiés dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan, a annoncé une aggravation grave de la propagation du choléra, avec un nombre cumulatif de cas atteignant 10 297 depuis le début de l'épidémie, dont 416 décès.
Dans une mise à jour publiée aujourd'hui dimanche, le porte-parole de la coordination Adam Rijal a déclaré qu'hier samedi, 270 nouveaux cas et 6 décès avaient été enregistrés, ce qui reflète la poursuite de la propagation de l'infection à un rythme inquiétant, dans un contexte de détérioration des conditions sanitaires et humanitaires dans la région sinistrée.
Rijal a confirmé que la région de Talodi, qui a accueilli un grand nombre de déplacés fuyant la ville de El Fasher au cours des dernières semaines, connaît les taux d'infection les plus élevés au Darfour, avec plus de 5 000 cas enregistrés, tandis que 78 décès ont été signalés jusqu'à présent.
Il a ajouté que les conditions sanitaires dans la région sont devenues catastrophiques, lançant un appel urgent à l'Organisation mondiale de la santé et aux organisations humanitaires internationales pour une intervention immédiate et la mise en œuvre de mesures efficaces pour contenir la propagation de la maladie et sauver la vie de milliers de civils en danger.
La propagation du choléra survient dans un contexte de guerre dévastatrice entre l'armée soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti), qui a éclaté en avril 2023.
Cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, et a conduit à un effondrement quasi complet des infrastructures sanitaires et humanitaires dans de nombreuses régions, notamment au Darfour.
Le choléra est l'une des maladies infectieuses graves, c'est une infection intestinale aiguë qui se transmet généralement par des aliments ou de l'eau contaminés par la bactérie "Vibrio cholerae", et se propage souvent par les selles humaines.
Elle provoque une diarrhée sévère, des vomissements et des spasmes musculaires, et peut entraîner la mort en quelques heures si elle n'est pas traitée rapidement par une réhydratation orale ou intraveineuse et des antibiotiques dans les cas graves.
La réponse humanitaire au Soudan reste en deçà des niveaux requis, en raison de difficultés logistiques et sécuritaires qui empêchent l'acheminement de l'aide, ce qui rend le risque de famine et d'épidémies, en tête desquelles le choléra, menaçant des millions de personnes, en particulier dans les zones de conflit comme le Darfour.