Dans une grande victoire judiciaire pour l'Université de Harvard, une juge fédérale américaine a annoncé la prolongation de l'ordonnance interdisant à l'administration du président américain Donald Trump de révoquer les pouvoirs de l'université en matière d'inscription des étudiants étrangers.
La décision intervient à un moment sensible, alors que des milliers d'étudiants diplômés de cette prestigieuse université de Boston font leur sortie, faisant face depuis des mois à une campagne intense de l'administration américaine.
La juge Allison Burroughs a déclaré qu'elle prévoyait de rendre une ordonnance judiciaire préliminaire étendue pour maintenir la situation actuelle, après avoir accordé précédemment à Harvard une injonction temporaire suspendant les procédures fédérales.
Cela s'est produit en même temps que le gouvernement a temporairement reculé sur l'exécution de la révocation, accordant à l'université un délai de 30 jours pour interjeter appel administrativement.
L'administration Trump avait lancé une attaque à plusieurs niveaux contre l'université, comprenant le gel de subventions financières de plusieurs milliards de dollars, l'ouverture d'enquêtes sur la discrimination à l'emploi, la menace d'annuler les exonérations fiscales, et l'accusation de xénophobie et de coopération avec le Parti communiste chinois _sans fournir de preuves_ selon l'université.
Le secrétaire d'État Marco Rubio avait annoncé il y a quelques jours le lancement d'une campagne pour retirer les visas des étudiants chinois, suscitant de la frustration parmi les étudiants étrangers, qui représentent plus d'un quart des effectifs de Harvard, et 60% des étudiants de la Kennedy School of Government.
La juge Burroughs, nommée par l'ancien président Barack Obama, a remis en question les intentions de l'administration et a déclaré lors de l'audience : "Ne reviendrons-nous pas au même point ?" faisant allusion à la possibilité de répéter les mêmes mesures après l'expiration du délai.
De son côté, Harvard a affirmé que la décision violait sa liberté d'expression et ses droits légaux en vertu de la Constitution américaine, considérant que l'attaque s'inscrit dans le cadre de la pression politique sur les institutions d'enseignement supérieur pour les soumettre à l'agenda de l'administration.