Arrestation de dirigeants de haut rang du mouvement "Jihad islamique" en Syrie

Les forces de sécurité syriennes ont arrêté les deux dirigeants du Mouvement du Jihad islamique, Khaled Khaled (responsable général du mouvement en Syrie) et Abu Ali Yasser al-Zafari (responsable du comité organisationnel), dimanche dernier, sans donner de raisons claires ou émettre de déclaration officielle expliquant la décision.
L'arrestation intervient à un moment très sensible, en même temps que la visite du président palestinien Mahmoud Abbas à Damas, la première du genre depuis 16 ans, où il a rencontré le président syrien pour la phase de transition, Ahmed al-Sharaa, selon ce qu'a rapporté le "Groupe de travail pour les Palestiniens de Syrie".
Un contexte politique et international complexe
Des analystes estiment que cette démarche pourrait être une répercussion des pressions internationales croissantes sur la Syrie, notamment de la part des États-Unis, qui conditionnent la levée des sanctions contre Damas à la restriction des activités des factions armées palestiniennes sur son territoire et à l'arrêt de l'utilisation du territoire syrien comme point de départ pour toute opération militaire.
Cet incident est le premier du genre depuis la chute du régime d'Assad en décembre 2024, où la Syrie n'avait pas connu d'arrestations de dirigeants palestiniens éminents de factions qui ont maintenu leur présence pendant les années de guerre, sans afficher publiquement de soutien à l'opposition.
Des appels urgents à la libération... et le "Jihad islamique" exprime son regret
Des sources palestiniennes ont révélé des contacts intensifs à haut niveau entre des dirigeants palestiniens et arabes, à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, pour garantir la libération des détenus, mais les autorités syriennes restent silencieuses, alors que les informations sur les motivations de l'arrestation sont contradictoires.
De son côté, le Mouvement du Jihad islamique, dans un communiqué publié mardi 22 avril, a exprimé son "profond regret" face à la détention continue de ses dirigeants, qualifiant la méthode d'arrestation de "ne correspondant pas à la relation fraternelle" entre le mouvement et le gouvernement syrien.
Le communiqué a appelé Damas à "les libérer immédiatement", soulignant que les détenus avaient "fourni de grands efforts pour soutenir la cause palestinienne et aider les réfugiés pendant les périodes les plus difficiles de la guerre".
Des interrogations sur l'avenir des relations
En réponse, les "Saraya al-Quds", la branche militaire du mouvement, ont affirmé que leurs armes étaient "dirigées uniquement contre l'occupation israélienne", rappelant que plusieurs de leurs combattants avaient été tués sur le territoire syrien "en défendant la Palestine".
Des observateurs estiment que cette démarche pourrait indiquer un changement potentiel dans la politique de Damas envers les factions palestiniennes, dans le cadre de ses efforts pour retrouver sa position régionale et lever les