Dans une démarche qui a suscité une vague de mécontentement international, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour bloquer un projet de résolution présenté par l'Algérie appelant à un arrêt immédiat et inconditionnel des tirs dans la bande de Gaza, dans le but de mettre fin aux hostilités et de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils assiégés.
Le projet a bénéficié d'un soutien massif de la communauté internationale, avec l'approbation de 14 des 15 membres du Conseil de sécurité, seul un membre s'y opposant : les États-Unis.
La résolution, soutenue par plus de 80 pays, intervient dans un contexte de détérioration des conditions humanitaires à Gaza et d'appels internationaux croissants en faveur d'un cessez-le-feu pour protéger les civils.
Cependant, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Dorothy Shea, a justifié le veto américain en affirmant que le projet de résolution "sape les efforts diplomatiques en cours" et équivaut à "mettre sur un pied d'égalité Israël et le Hamas", soulignant "le droit légitime d'Israël à se défendre".
Cette justification a été vivement critiquée par la majorité des membres du Conseil,
l'ambassadeur algérien Ammar Benjamia qualifiant le veto de "soutien direct à des actes de meurtre sans pitié", tandis que l'ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad a jugé l'acte comme une "tache morale" dans le registre du Conseil de sécurité.
La Chine, la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur profonde déception, soulignant que le veto américain entrave tout espoir de désescalade humanitaire et prolonge la souffrance à Gaza.
Le récent veto américain est le premier depuis le retour du président Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025, et le quatrième depuis octobre 2023 où Washington utilise ce droit pour faire échouer des projets de résolutions concernant la situation à Gaza.
Cela reflète le maintien des divergences marquées entre les États-Unis et plusieurs de leurs alliés traditionnels sur la manière de gérer la crise croissante dans la région.
En tentant d'atténuer les critiques, Washington a présenté un projet de résolution alternatif appelant à un "cessez-le-feu temporaire", mettant l'accent sur la libération des otages.
Cependant, cette proposition n'a pas reçu un large soutien et a été considérée par les observateurs comme une tentative d'éviter les demandes internationales d'un arrêt complet de l'agression et d'alléger la souffrance des populations.
De son côté, le Hamas a vivement condamné le veto américain, le qualifiant d'"immoral et inhumain", et considérant que les États-Unis sont devenus "un partenaire direct dans l'agression contre le peuple palestinien".
Face à cette profonde division au sein du Conseil de sécurité, la communauté internationale est confrontée à un défi majeur pour trouver un consensus garantissant la cessation de l'escalade et mettant fin à la crise humanitaire croissante à Gaza, qui continue de subir des bombardements et un siège dans des conditions de vie désastreuses.