Les États-Unis expulsent des migrants en Libye pour la première fois à bord d'un avion militaire.

Les États-Unis s'apprêtent à expulser pour la première fois un groupe de migrants vers la Libye, dans une démarche controversée, selon trois responsables américains cités par l'agence Reuters.

Deux de ces responsables ont confirmé que l'armée américaine pourrait effectuer un transfert aérien des migrants vers le territoire libyen aujourd'hui, mercredi, tout en avertissant que les plans restent sujets à des changements de dernière minute.

Les détails concernant le nombre de personnes expulsées ou leurs nationalités ne sont pas encore confirmés, mais il est certain que l'administration du président Donald Trump cherche à ouvrir un nouveau front dans le dossier des expulsions, après avoir été largement critiquée précédemment pour avoir envoyé des migrants dans des pays comme le Salvador.

Le département d'État américain lui-même a qualifié dans un rapport officiel les prisons libyennes de "cruelles et menaçantes pour la vie", condamnant les pratiques d'"arrestation et de détention arbitraires" là-bas, ce qui accroît les inquiétudes concernant la sécurité des migrants potentiels expulsés.

Ces actions s'inscrivent dans le contexte de la politique d'immigration stricte de l'administration Trump, le ministère de la Sécurité intérieure ayant annoncé avoir expulsé plus de 152 000 personnes depuis le début de l'année.

L'administration cherche à encourager le départ volontaire en menaçant de lourdes amendes et de révocation du statut légal, et envisage même d'envoyer des migrants dans des installations controversées comme la prison de Guantanamo.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a exprimé lors d'une réunion gouvernementale à la Maison Blanche son mécontentement quant aux options limitées d'expulsion vers le Salvador, déclarant que Washington cherche sérieusement d'autres pays pouvant accueillir "les plus démunis", ajoutant : "Plus nous nous éloignons de l'Amérique, mieux c'est".

Les options envisagées par l'administration Trump ne se limitent pas à la Libye, d'autres pays sont à l'étude depuis des semaines, dans le cadre d'une stratégie d'expulsion des migrants loin du territoire américain, indépendamment de la situation des droits de l'homme dans ces destinations.