L'Afghanistan renforce son partenariat avec la Russie pour faire face à une éventuelle crise alimentaire due aux tensions entre l'Iran et Israël

Dans une démarche préventive pour faire face à d'éventuelles perturbations dans l'approvisionnement alimentaire en raison de l'escalade récente des tensions entre l'Iran et Israël, l'Afghanistan cherche à renforcer son partenariat avec la Russie pour importer des produits alimentaires de base, selon des déclarations officielles.
Une délégation afghane de haut niveau participe cette semaine au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, où des discussions sont en cours avec des responsables russes pour garantir la satisfaction des besoins alimentaires de l'Afghanistan, notamment face à la dépendance actuelle à l'importation en provenance d'Iran qui pourrait être affectée par les événements en cours.
Le ministre afghan de l'Agriculture, Ataullah Omari, a affirmé à l'agence Reuters que son pays s'efforçait de parvenir à l'autosuffisance alimentaire en matière de production agricole, mais qu'il dépendait encore de certaines importations alimentaires, déclarant : "L'Afghanistan cherche sans aucun doute à atteindre l'autosuffisance dans ses produits agricoles. Cependant, nous dépendons encore de certains produits alimentaires en provenance d'Iran, et si des problèmes surviennent là-bas, cela nous affectera bien sûr".
L'Iran est un fournisseur majeur de produits laitiers et d'autres marchandises pour l'Afghanistan, suscitant des inquiétudes quant à une perturbation du commerce en raison de l'escalade militaire entre Israël et l'Iran.
La Russie et le Kazakhstan sont les principaux fournisseurs de blé et de farine pour l'Afghanistan, Moscou fournissant également du sucre et des huiles végétales. Omari a expliqué que Kaboul demandait à la Russie de lui fournir directement du blé au lieu de la farine, soulignant que les relations commerciales entre les deux pays connaissaient un développement positif : "Au cours des quatre dernières années, depuis le retrait des Américains de notre pays, nous avons fait des efforts pour assurer nos approvisionnements alimentaires de base en nous appuyant sur nous-mêmes. Quant aux quantités restantes, y compris la farine et le blé, la Russie nous les fournit chaque année".
Il a ajouté : "Nous avons demandé à la Russie de nous envoyer du blé au lieu de la farine. De plus, l'importation d'autres produits en provenance de Russie vers notre pays se déroule bien chaque année".
Par ailleurs, la décision de la Russie de lever l'interdiction de mouvement des talibans en avril dernier, après les avoir classés comme organisation terroriste pendant plus de deux décennies, a renforcé la coopération bilatérale, ouvrant la voie à davantage d'accords commerciaux.
Le ministre afghan a exprimé sa préoccupation concernant la sécurité des réfugiés afghans en Iran, qui sont environ 4,5 millions selon le HCR, déclarant : "Notre peuple et notre nation ne tolèrent aucun dommage là-bas, en particulier pour beaucoup de nos réfugiés qui sont nos frères".
Cela intervient à un moment où la région connaît des tensions sans précédent, menaçant de graves répercussions sur la sécurité alimentaire et la stabilité humanitaire.