Mazloum Abdi révèle des négociations avec le régime syrien : la remise des institutions commence à Deir ez-Zor

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont tenu hier samedi une réunion élargie à la base américaine dans la ville de Shaddadi, au sud de Hassaké, réunissant des dirigeants militaires et civils de premier plan, ainsi que des représentants de tribus et des personnalités culturelles de la province de Deir ez-Zor.
Le "site de la télévision syrienne" a rapporté de sources privées que la réunion s'est déroulée en deux phases : la première était consacrée à la délégation de la ligne ouest, et la deuxième à la délégation de la ligne est. La réunion était présidée par le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, en présence de plusieurs des principaux dirigeants de l'administration autonome, dont Fawza al-Youssef, Hassan Zoheh et Yasser Abbas al-Suleiman.
Les discussions ont porté sur la situation dans la province de Deir ez-Zor, sous le contrôle des FDS depuis des années, dans un contexte de complications politiques et sécuritaires croissantes. Mazloum Abdi a affirmé que les FDS n'ont pas l'intention de céder leurs territoires ou de dissoudre l'administration autonome, soulignant que tout rapprochement avec le gouvernement syrien serait conditionné par "le maintien de la structure de l'administration autonome et l'intégration des forces selon des arrangements convenus".
Abdi a révélé que les FDS prévoient de commencer une série de rencontres avec le gouvernement syrien dans les prochains jours pour remettre les institutions de l'État, y compris les institutions militaires, à commencer par Deir ez-Zor, suivie de Raqqa et Hassaké. Cette démarche marque un tournant dans la politique des FDS envers Damas, notamment après la signature d'un accord avec le président syrien Ahmad al-Charaa, ce qui pourrait réorganiser la relation entre les deux parties dans les régions à l'est de l'Euphrate.
La réunion intervient alors que les zones sous le contrôle des FDS, en particulier Deir ez-Zor, connaissent des manifestations populaires et des critiques sévères concernant la performance sécuritaire et les services de l'administration autonome, avec des demandes répétées de participation des habitants de la région aux décisions politiques et militaires.
Par ailleurs, des sources kurdes bien informées ont indiqué le report d'une réunion prévue entre la délégation de l'administration autonome et des responsables syriens à Paris, à la demande de la "coalition internationale". Un responsable kurde participant aux préparatifs a expliqué que le report était dû aux "évolutions de la situation à Soueida et à la détérioration de la sécurité dans le sud de la Syrie", ainsi qu'à "la faiblesse de la performance du gouvernement syrien", selon ses termes.
La réunion prévue à Paris a été organisée en urgence après la réunion d'Amman le 19 juillet, à laquelle ont participé l'envoyé américain Tom Barak, le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad al-Shaaban et le commandant des FDS, Mazloum Abdi.