Dans une étape qualifiée de cruciale dans la confrontation financière avec le Hezbollah, les autorités libanaises ont commencé à mettre en œuvre des mesures décisives à l'égard de l'institution "Al-Qard al-Hasan", le bras financier du parti, sous la pression croissante des États-Unis.
La Banque du Liban, la banque centrale, a émis une décision interdisant à toutes les institutions financières agréées de traiter directement ou indirectement avec "Al-Qard al-Hasan".
Cette décision marque le début d'autres mesures à venir, selon des sources privilégiées.
* Vers une fermeture totale
Les informations indiquent que la décision de la Banque du Liban sera suivie d'une décision gouvernementale prise en conseil des ministres, visant à retirer la licence accordée à l'institution "Al-Qard al-Hasan" depuis des années, en vue de fermer toutes ses succursales réparties au Liban, dépassant 30 succursales, la plupart étant situées dans des régions à majorité chiite dans la banlieue sud de Beyrouth, le sud du Liban et la Bekaa.
Les autorités compétentes procéderont également à la fermeture ultérieure de toutes les institutions de change impliquées dans toute transaction financière ou de services avec le Hezbollah.
* En réponse aux demandes de Washington
L'action libanaise fait suite aux demandes américaines répétées transmises lors de visites officielles, notamment par Morgan Ortagus, ancienne sous-secrétaire d'État américaine, et récemment réaffirmées par l'envoyé américain Tom Brack lors de ses deux dernières visites à Beyrouth.
Les États-Unis avaient classé "Al-Qard al-Hasan" parmi les entités soutenant le terrorisme et avaient imposé des sanctions à sept hauts responsables, dans le cadre de leurs efforts pour assécher les sources de financement du Hezbollah.
* La Maison de l'argent du parti ... sous pression
L'institution "Al-Qard al-Hasan", opérant sous couvert légal en vertu d'une licence gouvernementale depuis des années, est connue sous le nom de "Maison de l'argent du Hezbollah" et fournit des services financiers non conventionnels aux partisans du parti.
Pendant la dernière guerre, elle a été directement visée par Israël, plusieurs de ses succursales ayant été bombardées.
Cette action libanaise, qualifiée de "pas dans la bonne direction" par l'envoyé américain Brack, représente une escalade significative dans les efforts visant à contrôler le financement illicite dans le pays, notamment dans le contexte de la crise financière et des pressions politiques croissantes.